À chaque public, son persona !

Quels sont les besoins de nos publics ? Voilà une question que l’on se pose souvent. La remise du rapport Orsenna et la question de l’ouverture des bibliothèques le dimanche démontre bien que ce sujet est au cœur de notre pratique professionnelle. Seulement avec les fonctions de manager culturel ne viennent pas des pouvoirs de télépathie qui nous permettraient de sonder les cœurs et les âmes des personnes qui franchissent la porte (ou non d’ailleurs) de nos établissements…alors comment faire ?

On se pose généralement la question des besoins des usagers à deux grands moments : lors que l’on pense à la conception d’une action ou d’un projet d’établissement et lors de l’évaluation de ces derniers. Je travaille en ce moment sur la question de l’évaluation qualitative des actions en bibliothèques. Dans le cadre de mes recherches j’ai assisté aux journées d’étude de l’Association des Directeurs des Bibliothèques municipales et intercommunales des Grandes Villes de France (ADBGV) et c’est à cette occasion que j’en ai appris un peu plus sur les personas.

Pour certains d’entre vous, ce dont je vais vous parler n’est pas une révolution copernicienne de votre manière d’agir, surtout si vous commencez à maîtriser la question du design thinking.

Pour ceux qui découvriraient l’outil merveilleux que sont les personas, laissez-moi vous en faire une présentation rapide avant d’en venir à comment ils peuvent nous être utiles au quotidien. Ces réflexions sont nourries des échanges avec ma super collègue et colocataire Aude Devilliers qui a elle même travaillé sur ces sujets.

Persona ? C’est quoi ?

Un persona est une carte d’identité d’un usager fictif, que l’on a créé, car il a les grandes caractéristiques d’un public que l’on cible, ou qui vient dans nos établissements. C’est une technique issue du marketing, mais qui s’insère parfaitement dans les démarches de design de service car elle permet d’incarner les usagers et créé ainsi de l’empathie à leur égard.

Ce profil comporte : l’identité de la personne (nom, prénom, photo), une petite citation qui décrit son état d’esprit, des données démographiques (âge, profession, situation familiale), une biographie permettant de détailler son quotidien (habitudes, centres d’intérêt), ses objectifs et ses freins dans la réalisation de cet objectif. Lorsque l’on pense les personas en lien avec un service on peut aussi indiquer : le parcours utilisateur (comment la personne accède à l’information, au lieu, à l’animation) et les difficultés rencontrées.

Pour vous donner une petite idée d’à quoi cela ressemble, voici un exemple de persona que j’ai réalisé dans le cadre d’une action en bibliothèque à destination de bénéficiaires du revenu de solidarité active (Rsa).

Pourquoi faire ?

Lorsque l’on veut concevoir des services ou des actions pertinentes, il est essentiel d’avoir à cœur les personnes destinataires. C’est là que le persona entre en scène ! Il permet d’incarner les différents types d’usagers : ceux que l’on connait et qui viennent déjà, mais aussi ceux que l’on souhaiterait convaincre de l’intérêt de nos services. Cette méthode permet aux équipes de se projeter dans quels seront les publics-cibles d’une action afin de développer celle-ci en prenant en compte au mieux leurs aptitudes et leurs buts.

Comment créer un persona ?

Un persona ne vient pas de nul part, c’est le fruit d’un savant mélange entre enquête et empathie. Tout commence par l’identification d’un service ou d’une action que l’on souhaite mettre en place et la constitution d’un groupe autour de ce projet.

Étape 1 – La phase de recherche

Dans ce premier temps, on part sur le terrain tel un ethnologue de son propre service et de son territoire. Pour recueillir des informations sur les usagers actuels ou futurs, il est possible d’utiliser des sources indirectes comme les rapports sociodémographiques ou l’état de l’art sur le sujet (livres, publications, articles web…), mais rien ne remplacera l’observation directe ou la réalisation d’entretiens et d’enquêtes (questionnaires papier ou en ligne). Le but de cette étape est de comprendre la situation des usagers, leurs besoins, leurs comportements, leurs valeurs et de collecter l’ensemble de ces données.

Étape 2 – On analyse tout cela !

Les données brutes, récoltées pendant la phase de recherche, doivent ensuite être mises en forme et regroupées. Pour structurer cette analyse on peut utiliser les cinq types de variables distinguées par Alan Cooper, le développeur des personas, à savoir : les activités, les attitudes, les aptitudes de la personne, les motivations, les compétences. Le but, à partir de cette étape, est de regrouper des éléments permettant de créer, un ou plusieurs archétypes.

Étape 3 – On met en forme !

A l’occasion d’une séance de travail collaboratif, on met en forme à partir des éléments de l’analyse les différents profils d’usagers type. On réalise alors une fiche synthétique qui doit a minima contenir : les éléments d’identité, un récit de vie, les buts poursuivis et les comportements observés. La photo et la petite citation permettant d’incarner encore plus la personne.

Et après, on en fait quoi du persona ?

Ces cartes d’identité réalisées, elles peuvent servir de base à la construction d’une action, mais aussi à son évaluation. En se mettant dans la peau des personas on peut plus facilement analyser les forces et les faiblesses des différents dispositifs que l’on propose. Il est important lorsque l’on construit un projet de toujours avoir en tête la personne pour qui on l’a conçu. Il est même possible de confier à un collègue le rôle d’un usager type afin d’avoir ses retours sur son parcours d’utilisation des services.

Lorsqu’une action est terminée, vient le temps de la comparaison entre le public qui est venu et les personas que l’on avait réalisé. C’est donc l’occasion de s’interroger s’il on a bien attiré le public que l’on ciblait et d’ajuster les objectifs des personas si de nouveaux éléments se font jour. La démarche autour des personas est itérative, les profils que l’on créé ne sont jamais figés et s’enrichissent de l’apprentissage que l’on fait au contact quotidien avec les usagers.

J’espère que vous vous emparerez de cet outil, entre démarche de design et d’évaluation, n’hésitez pas à me faire partager vos exemples de personas en mentionnant sur les réseaux sociaux #personaculture. Est-ce que vous souhaiteriez en savoir plus sur le sujet de l’évaluation qualitative ? Écrivez moi et je vous préparerais un article prochainement.

Pour aller plus loin :

Sur les personas :

Sur l’évaluation qualitative :

  • Cécile Touitou (dir.), Evaluer la bibliothèque par les mesures d’impacts, Presses de l’Enssib, La boîte à outils (2016)

Tour de France des établissements culturels : une étape à Dunkerque

Keren Detton, directrice du Frac Grand Large – Hauts-de-France

Passant la plupart de mon temps à arpenter la France grâce aux bons et loyaux services de la SNCF, je me suis dit que c’était l’occasion rêvée pour partir à la découverte de lieux culturels qui valent le détour et d’ainsi rencontrer les personnes qui en ont la responsabilité. C’est donc ce que j’ai fait lorsque je me suis rendue au septentrion de la métropole…

Laissez-moi vous raconter brièvement mon histoire avec Dunkerque. Je suis venue la première fois dans cette ville pour commencer ma formation de conservatrice de bibliothèques. Après avoir passé plusieurs années à Toulouse puis à Paris, l’idée de rejoindre l’extrémité nord ne m’enchantait guère. Peut-être que cet a priori principiel a participé à l’agréable surprise qui a suivi mon arrivée. Il y a, à Dunkerque, une scène culturelle vivante encore peu connue : scène nationale, réseau de lecture publique récompensé par la profession, Learning center, lieux de création, salles de concerts, musées et lieux de médiation…

A l’occasion d’un retour en forme d’anniversaire sur les terres dunkerquoises, j’ai souhaité rencontrer des personnes qui incarnent ce dynamisme artistique et culturel. A travers ces échanges, je souhaite vous faire partager la sincérité de leur engagement et découvrir ce qui les inspire dans leurs actions au quotidien afin de développer une offre culturelle accessible au plus grand nombre.

A peine sortie du train, ma première rencontre au programme fut avec Keren Detton, directrice du Fonds régional d’art contemporain (Frac) Grand Large – Hauts-de-France. Commissaire d’exposition, issue d’une formation en histoire de l’art à l’École du Louvre et à la Sorbonne-Paris 1, elle a également suivi la formation curatoriale de l’Ecole du MAGASIN de Grenoble. Elle a précédemment travaillé pour la galerie Air de Paris (2005-2009) avant de diriger le centre d’art contemporain Le Quartier à Quimper (2009-2016). Arrivée à Dunkerque en avril 2016, Keren Detton a impulsé sa première programmation en 2017 en mettant en avant les spécificités de la collection orientée vers le design et les œuvres socialement engagées. Après une année d’apprivoisement avec ce lieu magistral situé en front de mer, j’ai pu échanger avec elle sur sa vision du métier de directeur d’un établissement culturel.

Quelle est l’œuvre qui vous inspire le plus ? 

Il n’y a pas une seule œuvre, cela change en fonction de différents facteurs. Et je suis toujours curieuse de découvrir de nouvelles œuvres. Par exemple, en ce moment je m’intéresse à un sujet d’actualité, la place du travail dans la société, et j’ai invité le commissaire d’exposition Arnaud Dejeammes à y travailler avec moi. Nous avons alors découvert que l’œuvre de Liam Gillick « 1848 » n’avait jamais été exposée et qu’elle était très peu documentée. Nous avons commencé une véritable enquête, en interrogeant l’artiste mais aussi des historiens spécialistes de cette période. Elle est ainsi devenue le point de départ d’une exposition qui débutera en septembre 2018.

Autre exemple, c’est de manière fortuite, à l’occasion d’une donation au Frac, que j’ai découvert le travail de l’artiste dunkerquoise Christine Deknuydt (1967-2000). J’ai été saisie par la matérialité de son dessin et la poésie de ses carnets. Son travail m’a conduite à regarder autrement certaines œuvres historiques de la collection.

Le contexte joue aussi un rôle important. Il y a la collection du Frac Grand Large, et notamment la richesse de son fonds dévolu au Design, mais il y aussi son nouveau bâtiment dessiné par les architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal. Avec sa transparence et son ouverture sur la mer, les œuvres s’y révèlent sous un jour différent. C’est aussi une œuvre en soi, construite avec des matériaux humbles normalement utilisés pour la réalisation de serres de jardin. Grâce à sa structure en double peau faisant circuler l’air, il est à la fois économique et écologique. Il vient d’ailleurs de recevoir un grand prix international d’architecture (BigMat 2017).

Quelles sont les qualités nécessaires pour votre travail au quotidien ?

A l’image du bâtiment, figure de proue ouverte à l’horizon, je crois qu’il est essentiel de cultiver une porosité avec les réalités du territoire, d’être dans un va-et-vient permanent avec l’extérieur.

Il y a la collaboration avec des partenaires très différents, des écoles, des musées, des centres sociaux et des universités. La discussion et l’échange permettent d’associer étroitement les artistes au projet, de favoriser des approches pluridisciplinaires et d’impliquer les visiteurs en mettant en avant leurs propres regards.

Le Frac fonctionne comme une véritable interface avec les publics et la collection est le pivot de ces rencontres. Pour que l’alchimie se crée, il est important de faire place à l’inattendu.

Au quotidien, qu’est-ce qui vous aide à relever les défis managériaux ?

S’il n’y a pas d’équipe, il n’y a pas de projet. Aussi l’envie de fédérer est essentielle car l’action du Frac est une œuvre collective.

Comment faire en sorte de développer une offre culturelle adaptée sur votre territoire ?

Il faut que des liens de confiance s’établissent avec les partenaires pour pouvoir développer les projets de manière collaborative et que l’offre corresponde à de réels besoins. Les projets que nous développons nécessitent une part humaine importante d’échange et de médiation. Ils impliquent que l’on se déplace à la rencontre des publics mais aussi de s’appuyer sur différents relais. L’Éducation nationale est un partenaire de choix, ainsi que le Frac Picardie, situé à Amiens et spécialisé dans le dessin, avec qui nous collaborons étroitement. La collection du Frac est un bien commun qui doit sans cesse réinventer ses publics – et non les cataloguer.

Comment imaginez-vous le futur pour le Frac ?

Toujours plus ancré dans son territoire et relié au monde pour témoigner de la diversité des approches artistiques et partager des sensibilités.

Qu’est-ce qui nourrit votre créativité  ?

C’est la polyphonie autour des œuvres. Elle s’exprime à travers des lectures, des discussions, des sensations. C’est aussi les rencontres avec les artistes. J’aime découvrir leurs œuvres, leurs manières de travailler, me projeter dans leurs propositions et imaginer comment « rendre public » leur travail.

Les belles idées vues au Frac Grand Large – Hauts-de-France :

  • la matérialisation du travail autour de la collection par le biais du Bureau de la collection qui permet au visiteur de mieux comprendre le rôle des Frac et de connaître les différentes parties prenantes, notamment le comité d’acquisition.
  • l’ouverture de l’espace pédagogique pour y loger des restitutions d’ateliers
  • la restitution du dialogue avec les artistes à travers la diffusion d’entretiens filmés dans le hall d’exposition,
  • le commissariat d’exposition confié à des enfants grâce au partenariat avec la Maison des enfants de la Côte d’Opale.

Crédits photo :

Frac : Frac Grand Large — Hauts-de-France, bâtiment conçu par Anne Lacaton et Philippe Vassal, 2016, Dunkerque (France) © Frac Grand Large — Hauts-de-France
Portrait :© Ville de Dunkerque

Usagers : comment les impliquer ?

Attention : cet article comporte de nombreux mots en anglais, amis anglophobes soyez prévenus !

Nos institutions sont constamment à la recherche de retour d’expérience de la part des usagers. Est-ce que les actions que nous proposons sont adaptées, est-ce que nos fonds sont adéquats, qu’est-ce que nous pourrions améliorer ? Bref, nous nous demandons sans cesse ce que le public pense et comment rendre un service de meilleure qualité pour atteindre les objectifs de politique publique que nous nous sommes fixés. Alors, on se lance dans des grandes enquêtes de public, on cherche des volontaires pour tester nos nouveaux dispositifs ou pour participer à des focus group. Seulement c’est parfois souvent difficile de mobiliser les énergies pour ces projets.

Mon travail sur cet article s’est nourri de mes propres observations, mais aussi de la lecture du blog #ProjetSeniorsBayeux de mon collègue Benjamin Sausin. Il œuvre à la diffusion des travaux de Nina Simon, conservatrice au musée d’art et d’histoire de Santa Cruz aux Etats-Unis, dans nos communautés professionnelles francophones grâce à son étude et ses commentaires sur le livre The Art of Relevance.  Le but n’est pas ici de me lancer dans une explication de ses travaux, je vous renvoie pour cela aux articles de Benjamin, mais sachez juste qu’elle s’attache à la notion de pertinence de nos institutions culturelles auprès des publics qui passe par une ouverture plus grande à la participation.

Aussi, je vous propose ici deux idées pour impliquer différemment nos publics dans nos projets  en s’inspirant des conclusions tirées par Nina Simon.

Le conseil d’usagers ou des usagers au conseil

Pas besoin d’être une grande institution culturelle, pour mettre en place un conseil d’usagers. A la manière de la BnF, qui procède à l’élection d’usager à son conseil d’administration, pourquoi ne pas réunir des usagers dans le cadre d’un conseil où siégeraient également des membres des équipes, de la direction et même pourquoi pas des tutelles. Pour le mode de désignation, dans le cadre d’un mandat d’une durée de 2 à 3 ans, il est possible de procéder par un  tirage au sort sur la liste des inscrits ou encore de faire un appel à candidature pour les personnes volontaires. Cette pratique est existe dans les pays anglo-saxons où les institutions culturelles ont toutes un board où siègent les personnes investies dans les projets et qui peuvent très bien être des usagers.

Une des limites vous allez me dire c’est le risque de retrouver les même têtes que dans les conseils des collectivités locales ou des associations. Est-ce pour autant une piste à ne pas envisager ? En tous cas c’est une formule qui peut ainsi permettre de recueillir les différents sujets qui peuvent émerger au cours de la pratique en tant qu’usagers des lieux : difficultés, idées de nouveaux services, besoins etc. Ces rendez-vous doivent donner lieu à des réflexions en interne, puis à des arbitrages afin de voir s’il est possible ou non de répondre aux demandes formulées. Autant dire que c’est un bon exercice pour se remettre en question et continuer de progresser.

Les ambassadeurs ou le very important user

La communication autour d’un service ne passe jamais aussi bien que lorsque celui-ci vous est recommandé par une personne de confiance qui a apprécié ce service. En tant qu’institution culturelle il nous appartient de s’appuyer sur l’expérience positive de nos usagers pour convaincre de nouvelle personnes de l’intérêt de nos services.

C’est alors qu’entre en scène l’idée de nommer des ambassadeurs de son service, afin d’en assurer la promotion, mais aussi pour leur faire tester de nouvelles actions et bénéficier de leurs retours. Le plus important c’est de trouver des ambassadeurs de profils différents afin de toucher le public le plus large et d’ainsi atteindre la majorité de la population. Ce titre purement honorifique consiste simplement à inviter ces personnes à parler à leur entourage personnel et professionnel de son expérience dans le lieu culturel dont elle est l’ambassadeur. En plus d’un tote bag et de quelques flyers au nom de l’institution, on peut imaginer remercier l’investissement de ces personnes en leur donnant une carte d’abonnement gold  ou en offrant des pass coupe-file dans les musées.

Ces ambassadeurs, en plus d’être les VIP de vos services, peuvent également devenir des testeurs en avant première de vos animations et expositions. C’est un très bon moyen de faire un crash test et d’avoir leurs remarques et propositions pour améliorer les actions. Le musée des cultures scientifiques du département du Bas-Rhin, Le Vaisseau organise chaque année un recrutement de ses enfants testeurs/ambassadeurs en lançant une annonce auprès des agents de la collectivité. Une idée plutôt sympathique et qui permet en plus de faire du lien entre les services.

Qu’en pensez-vous de ces idées pour améliorer la participation des usagers ? Faites nous partager vos retours d’expérience et vos initiatives, ça m’intéresse beaucoup !

PowerPoint m’a tuer* !

Vous avez vous aussi, souffert pendant des heures à écouter parler un conférencier qui ne faisait que lire ses slides et vous paniquiez à l’idée d’en être à la diapositive 49 sur 290 ? Les pavés de textes et les schémas incompréhensibles vous donnent encore de l’urticaire et l’idée de devoir à votre tour imposer le même cauchemar à vos équipes ou à votre hiérarchie vous brise le cœur ?  Si vous vous reconnaissez dans ce paragraphe, alors cet article est fait pour vous ! Avoir un support visuel en réunion est loin d’être une obligation, lorsque l’on est bon orateur et percutant. Seulement ce n’est pas tous notre cas… Il faut aussi considérer que les présentations permettent de retenir l’attention des personnes qui ont une mémoire plus visuelle qu’auditive. De plus l’évolution des us et coutumes managériaux fait désormais qu’arriver avec une présentation est quasiment un pré-requis. Alors comment ne pas tomber dans le travers des slides qui finissent par être une glose illisible ? Dans cet article je vous présente quelques idées pour améliorer vos présentations en réunion. Notez que non je ne parlerais pas de Prezi, car oui j’ai un problème d’oreille interne et donc ce programme me donne à chaque fois le mal de mer.

La méthode Pecha Kucha

Une image vaut mille mots, dit le proverbe. C’est exactement l’idée derrière le concept, certes un peu extrême, de Pecha Kucha. Le principe : diffuser une série de 20 images pour une durée de 20 secondes chacune qui viennent ainsi rythmer une présentation nécessairement courte. S’il ne vous est pas possible de faire tenir votre propos dans un peu plus de six minutes, vous pouvez au moins garder l’idée d’illustrer simplement chaque axe de votre speech par une image. Je ne vais pas encore ramener les conférences TED sur le tapis, mais c’est exactement le modèle de présentation graphique recommandé par leurs coachs aux différents speaker.

Piktochart

Envie de malgré tout mettre quelques mots de texte ? Piktochart, dans sa version gratuite et en ligne, vous permet de créer de belles présentations, illustrées grâce à leur banque d’images et de pictogrammes qui permettent de venir renforcer la force de vos propos. L’application est plus maniable et offre plus d’options que le site Canva. La promotion Gerda Taro et Robert Capa de conservateurs de bibliothèques est une ardente pratiquante de ce logiciel qui permet de mettre toute sa créativité au service de son projet.

Les planches

Les amateurs de séries télé se rappellerons peut-être des planches d’intention que présentent les créatifs pubards dans la série Mad Men. Pas besoin de siroter un verre de bourbon à deux heures de l’après-midi pour avoir le droit de créer de belles présentations que l’on peut accrocher directement dans la salle de réunion (oh la belle œuvre d’art) ! Ce support est particulièrement adapté pour une restitution de groupes de travail car il permet à chaque sous-groupe de construire un panneau qu’il présentera par la suite. L’idée, c’est sur un support en carton plume ou rigide, de coller des images et graphiques ou carrément de dessiner pour illustrer son sujet. C’est l’idéal pour mobiliser les personnes kinesthésiques.

Si avec cela vous n’avez pas trouvé de quoi mettre fin à la fameuse « pensée Powerpoint » et à l’hégémonie de Microsoft sur nos réunions, je rend mon tablier !  Si cet article vous a plu, je vous présenterai prochainement quelques idées pour faciliter le compte-rendu de réunion.

Des idées à nous faire partager ? N’hésitez pas à partager vos expériences dans les commentaires ou sur les réseaux sociaux !

Pour aller plus loin :

Franck Frommer, La pensée PowerPoint. Enquête sur ce logiciel qui rend stupide, La Découverte, coll. « Cahiers libres », 2010, 260 p.

Et si on s’étirait ?

Que l’on mette en rayon, que l’on porte des charges ou que l’on reste longtemps en position statique debout ou assise, on fini tous par avoir mal au dos, les jambes lourdes et les épaules tendues.

Même si l’on conçoit les postes de travail de la meilleure manière possible, des douleurs peuvent survenir, tant que l’on ne pense pas différemment la manière dont nous nous tenons. Prendre conscience et soin de notre corps alors que nous le sollicitons et primordial, pourtant cet état d’esprit est encore trop peu répandu dans nos institutions culturelles. On connaît à-peu-près tous la théorie sur les bonnes postures, on sait ce qu’il faudrait faire parce que l’on a suivi la formation « gestes et postures au travail » ou parce qu’on a lu le dépliant du référent conditions de vie au travail. Seulement, combien d’entre nous observent dans les équipes des personnes mettant en pratique ces exercices ? Fort peu… C’est peut-être que pour changer de culture il faut que cette impulsion soit portée par les managers. Vous avez encore besoin d’un argument pour vous convaincre de l’intérêt de cette approche ? La voilà : en protégeant mieux son corps on a moins de risque de développer une maladie professionnelle ou d’avoir un accident de travail !

Dans cet article je vous propose une série d’exercices et de bons réflexes pour déverrouiller vos articulations et vous pouvez même vous y mettre en lisant !

1 – S’échauffer pour bien commencer la journée

Pas besoin de travailler dans le BTP ou d’être japonais pour éprouver la nécessité de préparer son corps pour une journée de travail. Aussi pourquoi ne pas proposer aux personnes motivées de prendre cinq minutes en début de journée pour s’échauffer tous ensemble. Passé les premières réticences et la peur du ridicule, cela peut devenir un moment de cohésion agréable.

Pour le rituel du matin voici une proposition d’enchainement pour éveiller tout le corps :

  • faire des cercles avec la tête pour libérer la nuque,
  • faire ensuite des rotations avec les épaules,
  • on échauffe ses poignets en faisant des cercles,
  • on lève alternativement un bras et on l’étire vers le côté opposé,
  • les mains au dessus de la tête, on s’étire vers le ciel avant d’essayer de toucher le sol en relâchant le dos et les tensions, puis on remonte doucement,
  • jambes stables écartées à la largeur du bassin on fait tourner sa taille à gauche puis à droite,
  • on continue en faisant des cercles avec ses chevilles, un pied après l’autre,
  • on peut enfin finir en faisant quelques flexions et génuflexions pour faire travailler les jambes.

La dynamique peut commencer avec seulement quelques personnes qui pourront ensuite créer un effet d’entrainement. Une fois les habitudes prises chacun peu aussi réaliser ces exercices dans son bureau, mais bouger ensemble c’est plus motivant !

Pour aller plus loi :

2 – Travailler assis peut-être, mais pas figé !

Passer des heures assis à fixer un écran, ce n’est pas de tout repos pour le corps malgré ce que l’on pourrait croire.

La première chose à laquelle il faut faire attention lorsque l’on travaille sur écran, ce sont les yeux. Aussi il faut faire en sorte d’être bien éclairé et pourquoi pas installer un filtre contre la lumière bleue pour limiter les effets néfastes de cette exposition. Il faut également de manière régulière arrêter de fixer son écran pour détendre ses yeux, une bonne excuse pour regarder un peu plus par la fenêtre. Pour prévenir des migraines ophtalmiques, le bon geste c’est de se frotter les mains pour les réchauffer puis de les poser sur les yeux pour faire le noir et les détendre quelques instants.

Pour ce qui est de la posture, dans l’idéal, il faut se lever toutes les heures quelques minutes, l’occasion par exemple de faire d’autres tâches (et hop à la photocopieuse).

En position assise à son poste de travail, il est aussi possible de faire quelques étirements pour réveiller les différentes parties de son corps :

  • les poignets : en faisant des cercles et en étirant ses mains à quatre-vingt-dix degrés,
  • le cou : en penchant sa tête lentement d’un côté puis de l’autre, en haut puis en bas, on peut également faire des petits cercles,
  • les épaules : en faisant des petites rotations des épaules ou en plaçant les mains derrière la tête pour s’étirer,
  • les bras : en prenant le coude du bras gauche avec son bras droit et en le tirant doucement vers soi puis en reproduisant la même chose de l’autre côté,
  • le dos : en s’étirant vers le haut les mains jointes au-dessus de la tête, puis en passant sur les côtés, avant de reproduire ce mouvement d’étirement en passant ses mains devant et enfin derrière, il est aussi possible en position assise de plier une jambe et de l’attraper avec ses bras au niveau du tibia avant de se pencher en faisant le dos rond,
  • les jambes : en tendant sous son bureau une jambe parallèle au sol et en faisant des flexions avec sa cheville et en reproduisant l’exercice de l’autre côté, en croisant les jambes et en prenant la jambe du dessus avec le bras du côté opposé de manière à étirer la cuisse.

Pas mal cette petite gymnastique, non ?

3 – Porter des charges, un vrai sport pour lequel il faut se préparer.

Lorsque l’on porte des charges pendant son temps de travail, que ce soit de manière régulière ou ponctuelle, il est important de bien s’échauffer et de bien s’étirer avant et après tout effort :

  • on commence par étirer les bras en prenant dans sa main le coude du bras opposé et en tirant vers soi, on recommence de l’autre côté,
  • on passe le bras droit au dessus de l’épaule droite et l’on essaye d’attraper sa main droite avec sa main gauche, on reprend l’exercice de l’autre côté,
  • on étire ses avant-bras en tenant fléchie sa main avec son bras opposé et on recommence,
  • on étire ensuite ses cuisses en prenant son pied dans sa main et en le tirant en arrière, on reproduit l’exercice de chaque côté,
  • on étire le derrière de sa jambe en la posant tendue et le pied flex sur une chaine ou un tabouret et on se penche un peu en avant,
  • on fait des petites flexions une jambe après l’autre en position d’écart,
  • on étire son dos en posant ses deux mains sur ses genoux et en les fléchissant un peu – on peut aussi croiser ses mains derrière le dos et étirer ainsi ses bras et son dos.

Ses exercices pourront ainsi mieux préparer les corps au port de charges et limiter les risques d’accident sur le lieu de travail. Il est important de rendre ces derniers ludiques et d’en faire percevoir l’utilité.

Les étirements, ce n’est pas seulement l’occasion de faire toutouyoutou, c’est surtout le meilleur moyen de préserver sa santé et de rentrer chez soi le soir sans ramener les tensions du travail !

Alors on teste quand ?

Mécénat de compétences, le pari impossible ?

Trop beau pour être vrai, difficile à mettre en oeuvre dans un établissement soumis au droit des marchés publics…autant d’a priori qui font du mécénat de compétences quelque chose d’encore confidentiel.

Après vous avoir précédemment parlé du mécénat comme levier pour la réalisation de projets culturels, je m’attèle aujourd’hui à faire le point avec vous sur le cas particulier du mécénat de compétences et sur ses conditions de réussite pour ce pari loin d’être impossible.

Qu’est-ce que le mécénat de compétences ?

Le mécénat de compétences est défini comme un don en nature (BOI AC-5-04 §50 du 13 juillet 2004). Ce don consiste pour une entreprise à mettre à disposition des collaborateurs volontaires pour réaliser sur leur temps de travail des actions d’intérêt général au profit d’une structure bénéficiaire. Il peut ainsi prendre deux formes :

  • la prestation de services au cours de laquelle l’entreprise offre la réalisation d’une tâche déterminée et garde la direction du personnel,
  • le prêt de main-d’œuvre où l’entreprise met des salariés à la disposition de la structure bénéficiaire qui est alors responsable du travail accompli.

Ces mises à disposition peuvent être évaluées et ainsi donner lieu à un avantage fiscal. L’entreprise bénéficie d’une réduction de 60% sur le prix de revient de l’action qui correspond :

  • pour un prêt de main-d’œuvre : à la somme de la rémunération (salaire horaire ou au prorata temporis) et des charges sociales afférentes
  • pour une prestation de services : le prix de revient de la prestation offerte et non le prix de facturation habituel.

Il est important que ces calculs puissent être justifiés au risque de voir les montants de réduction remis en cause par l’administration fiscale notamment pour les opérations au montant important. La Cour des comptes, dans ses rapports sur de telles opérations, a recommandé qu’au-delà d’un certain seuil, il soit procédé à une évaluation contradictoire préalable de la valeur des apports et que la délivrance du reçu fiscal soit conditionnée à la production d’un compte d’opération certifié (Les musées nationaux après une décennie de transformation, rapport public thématique de la Cour des comptes, mars 2011).

Pour ce qui est de la responsabilité, dans les cas de la prestation de services comme du prêt de main d’œuvre, l’entreprise reste l’employeur du personnel mis à disposition et conserve donc les obligations juridiques et sociales afférentes, notamment le paiement des charges sociales. En matière de responsabilité pour les dommages causés par les salariés (art 1384 du Code civil), si elle revient clairement à l’entreprise dans le cadre d’une prestation de services, il apparaît important de clarifier la responsabilité par une convention écrite dans le cadre du prêt de main d’œuvre.

Pour l’employeur mécène, la mise à disposition de salariés n’a pas d’incidence sur l’assujettissement soit à la TVA, soit à la taxe sur les salaires.

Quels sont les avantages du mécénat de compétences ?

Pour les entreprises, le mécénat de compétences s’inscrit au cœur des problématiques de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), ce qui en fait un outil intéressant à mobiliser dans le cadre de la gestion des ressources humaines. En améliorant ainsi son image, l’entreprise peut y trouver un levier pour les recrutements. L’implication des salariés sur des missions, qui ont un sens et une valeur sociale forte, peut également participer d’une meilleure cohésion interne en améliorant la satisfaction et la motivation des salariés.

Ce mécénat de compétences est également une forme privilégiée par les petites entreprises, dont la trésorerie peut ne pas leur permettre d’effectuer un mécénat en numéraire (Les nouvelles formes de mécénat culturel, rapport d’information de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée nationale, février 2012 ).

Pour les structures bénéficiant du mécénat de compétences, elles peuvent ainsi faire intervenir une entreprise dont elles n’auraient pas pu s’offrir les services. C’est aussi l’occasion dans le cas du prêt de main d’œuvre d’intégrer de manière temporaire dans ses équipes une nouvelle personne, qui peut impulser une nouvelle dynamique et partager ses connaissances.

Outre la question des travaux de restauration, ces dispositifs sont particulièrement intéressants pour bénéficier de la venue de personne travaillant dans le champ des nouvelles technologies. De fait les institutions culturelles et la fonction publique ont du mal à attirer des talents dans ces secteurs alors qu’elles pourraient bénéficier des opportunités que ces innovations offrent.

Quelles sont les précautions à prendre ?

Le recours au mécénat de compétences n’est pas sans poser de question au regard du droit des marchés publics auquel sont soumis l’Etat, les collectivités territoriales et leurs établissements publics.

La réalisation d’une mission grâce au mécénat de compétences au profit d’une collectivité territoriale est possible tant que les règles qui encadrent le mécénat restent appliquées (voir l’article précédent sur le mécénat), à savoir la disproportion marquée entre les montants consacrés au mécénat et les contreparties (publicitaires notamment) que le mécène peut recevoir. En l’absence de cette disproportion le mécénat peut se voir requalifier en contrat à titre onéreux devant relever d’un marché public et est alors susceptible d’être caractérisé comme un délit de favoritisme.

Il est déconseillé dans le cadre d’un marché public de constituer un lot devant faire l’objet d’un mécénat de compétences ou de demander dans le cadre d’un marché la part que les entreprises consentirait à réaliser dans le cadre de mécénat. En effet le droit des marchés publics conduit a devoir écarter les offres anormalement basses (art 60 du décret n° 2016-360 du 25 mars 2016 relatif aux marchés publics). Aussi introduire le mécénat comme l’un des critères de sélection, ce qui n’est pas expressément prévu par la loi, interroge sur la légalité d’un tel processus.

Des questions se posent également en matière de déontologie lorsque des entreprises, déjà mécènes d’une institution, candidatent à l’obtention d’un marché public. Pour limiter les risques de voir questionner la passation des marchés pour cause de délit de favoritisme, il est possible de mettre en œuvre des chartes permettant de clarifier la position de la collectivité dans ce cas de figure. Ainsi les musées du Louvre et du Quai Branly indiquent dans leurs chartes éthiques qu’ils « se réservent la possibilité de ne pas accepter le mécénat ou le parrainage d’une entreprise qui participe (ou a participé récemment) à une mise en concurrence préalable à la passation d’un marché public dans le respect de la législation applicable, que le sujet du parrainage ou du mécénat éventuel ait un lien direct ou non avec l’objet du marché ». Il est possible d’obtenir un appui de l’Agence du patrimoine immatériel de l’Etat (APIE) dans le cadre de l’élaboration d’une telle charte.

Comment bien construire son projet ?

Une fois en tête les précautions de rigueur à prendre dans le cadre d’un projet de mécénat de compétences, il est recommandé de rédiger une convention qui permettra de clarifier le rôle du mécène et de l’institution culturelle. Cette convention doit préciser :

  • les parties,
  • le motif ou les objectifs du partenariat,
  • la nature détaillée du projet,
  • l’apport de l’entreprise, le nom du ou des salariés mis à dispositions, les tâches confiées, le lieu de la mission, les dates de début et de fin de mission et le temps de la mise à disposition,
  • le rôle et la forme de la participation de la structure bénéficiaire,
  • l’éventuelle répartition des dépenses entre les parties notamment liées aux assurances : responsabilité civile, de biens et risques d’annulation de la manifestation,
  • la partie considérée comme responsable du salarié mis à disposition dans le cas d’un prêt de main d’œuvre,
  • les modalités en terme de communication dans le respect de la « disproportion marquée » imposée par le régime du mécénat pour bénéficier de la réduction fiscale,
  • le souhait ou non du mécène concernant l’exclusivité ou la collaboration avec d’autres mécènes autour du projet,
  • les conditions de résiliation du contrat et les obligations de chaque partie dans ce cas notamment concernant les sommes versées et les dommages et intérêts éventuels,
  • la durée de la convention, la date et les conditions éventuelles de son renouvellement.

Le mécénat de compétences, une fois bien encadré, permet aux institutions culturelles de porter des projets audacieux en collaboration avec des entreprises qui, en échange, permettent à leurs employés de s’investir sur des projets bénéfiques pour l’intérêt général.

Si vous avez mené des projets de mécénat de compétences dans vos structures, faites nous en part dans les commentaires !

Et toi des enfants, tu en veux ?

Pourquoi et comment bien accueillir les enfants dans nos lieux culturels

Si certains lieux culturels leur semblent directement destinés, comme les espaces jeunesse des bibliothèques ou les musées comme la Petite Galerie du Louvre et la Cité des sciences et de l’industrie, la plupart de nos lieux culturels ne savent pas trop quoi faire avec le jeune public. On le dit souvent bruyant et difficile à contenter, en somme on préférerait peut-être qu’il reste chez la nounou ou ses grands-parents, pendant que les grandes personnes sortent se cultiver. Je force un peu le trait, mais dans cet article je veux vous montrer à quel point les établissements culturels ont tout intérêt à faire plus de place aux enfants.

J’ai eu la chance petite de partir chaque année en vacances. C’était toujours l’occasion pour mes parents et moi de découvrir les cultures des différentes régions de France en se rendant dans les écomusées et autres musées ethnographiques. En enfant sage, je déambulais silencieusement, concentrée, avec les mains derrière le dos pour ne surtout pas casser quelque chose par inadvertance. Même s’il me serait difficile de vous réciter aujourd’hui toutes les étapes de la récolte dans les marais salant ou de vous raconter l’histoire du Puy-en-Velay, la fréquentation des musées dès mon plus jeune âge m’a permis de me familiariser avec cet espace et j’ai toujours aujourd’hui beaucoup de plaisir à m’y rendre. En somme, grâce à cela je n’ai jamais trouvé le fait d’aller au musée ennuyeux et le même constat peut être fait pour le théâtre, le cinéma et la bibliothèque.

Musée art et histoire de Cholet

Pas besoin d’un master en sociologie des pratiques culturelles pour observer que les inégalités en capital social se traduisent par des inégalités en capital culturel, qui ont une influence directe sur la réussite scolaire, comme l’a développé Pierre Bourdieu. L’école, à travers les programmes d’éducation artistique et culturelle (EAC), cherche à offrir à chaque élève la possibilité de fréquenter l’art et donc les lieux culturels tout au long de leur parcours, de la maternelle jusqu’au lycée. S’il est primordial pour tous nos établissements culturels de s’inscrire dans une telle dynamique (voir la Charte de l’EAC), je voudrais aujourd’hui vous parler des dispositifs pour attirer les enfants dans le cadre de visites familiales qui leur permettent d’entrer en dialogue avec les œuvres notamment dans les musées ou lieux historiques. Vous trouverez en bas de l’article, des ressources en ce qui concerne plus particulièrement l’accueil des enfants en bibliothèque et la préparation à la venue à un spectacle.

L’accueil des enfants dans les lieux culturels est important pour la familiarisation à ces espaces. Dans leurs  premières années, il l’est aussi pour permettre à leurs parents de maintenir une pratique culturelle. Pas possible de déambuler dans les espaces avec une poussette ? Pas de table à langer dans les toilettes ? Dans la conception ou dans la reconfiguration des espaces, il est donc nécessaire de prendre en compte les besoins des familles. En plus des tables à langer dans des toilettes inclusives, pourquoi ne pas proposer, comme c’est le cas dans certains musées, des porte-bébés afin de faciliter les visites et de prévoir un espace pour déposer les poussettes.

Apothicairerie de Baugé

Pour les enfants un peu plus grand, un bon moyen de prendre en charge ce public, c’est de penser à des parcours  spécifiques. La première option c’est de proposer des ateliers pendant que les parents font une visite ou alors à l’issue de celle-ci. C’est une bonne manière de s’approprier le thème des expositions et de rentrer à la maison fière de ses créations. De nombreux musées à Paris proposent ce genre d’activités et vous pourrez les voir recensés sur le site de La Muse . Cette option qui demande une logistique plus importante pour nos équipes peut justifier une tarification spécifique, mais celle-ci ne dépasse que rarement les 10 euros. Certaines institutions disposant du savoir faire en matière d’animation ont même décidé de proposer d’organiser des activités pour les anniversaires. Souffler ses bougies au musée ou à la bibliothèque, comme c’est le cas à Dunkerque, cela  permet de créer un lien particulier pour les enfants avec l’endroit.

Visite thématique au Musée des beaux arts d’Angers

Mieux accueillir les enfants ça peut aussi passer par des visites guidées thématisées : visites contées, visites avec des jeux de pistes, visites gourmandes ou visites en famille… Autant de formules qui permettent de donner plus de relief aux œuvres exposées. Le musée du Quai d’Orsay propose ainsi tout un panel de visites ludiques et thématisés, une bonne idée à retenir. Pour séduire les plus jeunes, les bibliothèques ont ainsi depuis longtemps investi dans les heures du conte et dans les petits spectacles afin de leur donner le goût de la lecture.

Collégiale Saint Martin d’Angers

Pour toucher le plus large public, il est aussi important de penser des dispositifs de médiation plus légers. Les audio-guides sur tablette pour les enfants sont une bonne idée, mais le risque est que l’enfant reste les yeux rivés sur son écran. Alors, la première chose à faire, c’est de penser des cartels pour les enfants qui soient à leur hauteur. Des phrases simples, des anecdotes accrocheuses, ou mieux encore des cartels où se sont les enfants eux-mêmes qui présentent leur œuvre préférée comme on peut le voir au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg. Les musées comme les bibliothèques peuvent avoir recours au jeu pour familiariser les enfants avec les espaces. Dans les musées de la ville d’Angers on trouve des puzzles un peu partout dans les salles et le musée des Augustins de Toulouse propose de télécharger des programmes de parcours ludiques en amont des visites. Si vous avez besoin d’idées pour constituer ce type de médiation, allez faire un tour sur le site Jeux et Compagnie qui propose quelques pistes pour susciter l’intérêt des enfants ou allez consulter l’article Des livrets pour accompagner les enfants dans les musées dans la Lettre de l’OCIM. Pour prolonger la visite d’un lieu, on peut mettre à disposition des coloriages ou des petits jeux basés sur les collections, le Grand Palais (http://www.grandpalais.fr/fr/article/joue-en-ligne) propose même des ressources en ligne.

Adapter la scénographie et la médiation dans les lieux culturels est un enjeu de politique publique majeur pour familiariser les enfants dès le plus jeune âge à leur fréquentation. Adopter un discours de vulgarisation et favoriser un dialogue plus simple avec les œuvres peut aussi permettre de s’adresser plus facilement aux publics éloignés de la culture ou en situation de handicap mental.

Dans votre pratique professionnelle ou dans le cadre de visites vous avez vu d’autres exemples de médiation à destination des enfants ? Faites nous en part dans les commentaires !

Pour aller plus loin :

Réunion ce lundi ! Encore ?

Vous avez le ventre qui grogne, les yeux qui ont de plus en plus de mal à rester ouverts et la nuque tendue ? Pas de doute vous souffrez d’une réunion qui s’éternise. Vous avez toute ma compassion… Marre de devoir subir ces réunions hebdomadaires qui durent plus de deux heures et qui n’aboutissent finalement à pas grand chose ? Je suis loin d’avoir la solution miracle pour assurer à coup sûr une réunion performante, mais je vous propose dans cet article de tout d’abord vous rappeler les bonnes pratiques en matière de conduite de réunion, avant de vous présenter cinq idées originales pour rendre ces temps d’échanges et de prise de décision plus intéressants et productifs.

A chaque réunion sa configuration, guide des bonnes pratiques :

Réunions de Floriane-Marielle JOB

5 idées pour twister vos réunions :

1 – Changer d’air

La salle de réunion commence à vous oppresser, la seule idée de devoir vous y rendre vous fait bailler d’avance ? Changez de lieu ! Essayez de vous réunir dans votre espace de pause autour d’un café, dans vos espaces publics lorsque vous êtes fermés ou mieux allez prendre l’air. Nilofer Merchant dans une conférence TED passionnante nous propose de faire nos réunions en marchant, un moyen imparable pour être plus créatif et pour lutter contre les effets néfastes d’une position trop statique au travail. Alors on part marcher ?

2 – S’appuyer sur de nouveaux outils

Un projet à créer ou une solution à trouver lors d’une réunion ? Sortez vos post-it et enclenchez une session de tempête dans le cerveau. En permettant à tous les participants d’inscrire leur idée sur papier on permet de lever l’autocensure due à la prise de parole. Vous pouvez ensuite afficher les réponses sur un tableau en les hiérarchisant et en formant des typologies, ce qui vous permettra de mieux cerner le problème.

Une alternative pour ceux qui en on marre de voir leur budget post-it exploser, les cartes heuristiques. Celles-ci permettent une représentation graphique des processus de pensée en faisant un lien entre un concept et les idées qui y sont associées. On note le problème au centre d’une feuille puis l’on se lance dans des branches permettant de traiter les différentes thématiques qui en découlent. On fait circuler la feuille entre les participants et on obtient à la fin une meilleure cartographie du sujet qui nous occupe. Pour en savoir plus sur comment se lancer dans les cartes heuristiques (mind mapping en anglais) vous pouvez consulter le MOOC gestion de projet.

Envie d’aller plus loin en matière de visualisation ? Si parmi vos équipes vous avez un collègue qui fait toujours de petits dessins sur son bloc note ou si vous même vous avez envie de dessiner, lancez-vous dans la facilitation graphique. Le sketchnote, ce n’est pas seulement esthétique, c’est aussi un outil efficace car la visualisation de manière colorée permet de mieux mémoriser et de résoudre des problèmes plus facilement. Pour vous former à la facilitation graphique, je vous conseille d’aller faire un tour sur Youtube ou de suivre sur les réseaux sociaux #sketchnote. Pour ceux qui préfèrent un bon manuel, je vous conseille Le guide avancé du sketchnote de Mike Rohde (Eyrolles, 2017) avec en contributrice Magalie Le Gall bien connue du monde des bibliothèques.

3 – Encourager la participation

Pas facile de libérer la parole en réunion, pression vis-à-vis de la hiérarchie, peur du ridicule, petite forme… autant de raisons qui peuvent conduire l’animateur de la réunion à se sentir un peu seul.

Pour encourager la participation des personnes conviées à la réunion, il est intéressant d’inviter en amont une ou plusieurs personnes à présenter un des sujets inscrits à l’ordre du jour. On leur propose alors de faire une présentation courte de 2-3 minutes pour faire le point sur ce qui a été fait, ce qui reste à faire et sur les difficultés. Les personnes qui interviennent ont donc le temps de se préparer en amont de la réunion et se sentiront ainsi plus en confiance.

Afin d’évaluer l’état d’esprit des participants en début de session pourquoi ne pas leur faire dessiner un smiley révélant leur état d’esprit. Ce petit exercice permettra d’identifier les participants qui peuvent être moteurs dès le début de la réunion et d’avoir une attention particulière pour les personnes inquiètes ou en colère. On refait le même exercice en fin de réunion afin de voir si l’état d’esprit à changé et si la plupart des personnes quittent la table satisfaites.

En introduction et tout au long du déroulement de la réunion encouragez le retour verbal sur vos propositions. Si vous animez une réunion avec de nombreux participants, invitez les gens à se signaler d’un geste de la main. En créant un climat de confiance et en instaurant des principes de respect de la parole de chacun, il y a plus de chance que les langues se délient.

Pour favoriser le débat vous pouvez aussi essayer la méthode des 6 chapeaux développée par Edward de Bono dans son ouvrage Six chapeaux pour penser (Interéditions, 1987) qui invite les participants à endosser un point de vue différent sur un sujet en portant un des six chapeaux, chaque couleur correspondant à une attitude/posture différente : le blanc pour la neutralité, le rouge pour les émotions, le vert pour la créativité, le noir pour le pessimisme, le jaune pour l’optimisme et le bleu pour l’organisation. Cet outil permet à chacun de s’exprimer plus librement tout en abordant la situation sous des angles différents afin d’aboutir à une solution plus complète.

4 – Privilégier la concentration

La concentration est devenue une ressource rare. Nous sommes constamment sollicités et abreuvés d’un flot continu d’information. Ces éléments ne sont pas propices à la prise de décision. Aussi je vous propose d’essayer le temps de la réunion l’exercice de la déconnexion. On dépose tous son téléphone, on limite le recours aux connexions internet et on se concentre. La déconnexion doit avoir comme contre partie une réunion plus courte, on est 100% concentrés et dans 45 minutes la réunion est clôturée !

5 – Des invités extérieurs, pourquoi pas ?

Que vous travailliez sur un nouveau projet ou que vous cherchiez à construire de nouveaux partenariats, pourquoi ne pas inviter des personnes extérieures à vos services à intervenir en réunion ? C’est l’occasion parfaite pour cet invité de marque de vous présenter les projets qu’il porte ou les solutions qu’il a pu trouver à un problème. En tant qu’observateur neutre, l’invité peut également donner un avis riche en enseignement lors de vos débats internes. Pensez-y !

Vous avez mis en place d’autres dispositifs intéressants pour dynamiser vos réunions ? Faites-nous en part dans la section commentaire !

Mécénat, pourquoi pas ?

Vous portez avec vos équipes pour votre établissement, pour vos publics ou pour votre collectivité, un projet riche de sens. Seulement, lorsque arrive le temps des arbitrages budgétaires, impossible de trouver les financements pour le réaliser… Le bruit court dans nos professions qu’il existerait un moyen de trouver des sources de financement supplémentaires à nos ressources propres : le mécénat. Alors que certaines structures comme les musées sont aguerries en la matière, il n’est pas rare que les bibliothèques ne fassent qu’en rêver. Pire, on entend parfois que le mécénat n’est qu’une chimère dont il faudrait se tenir éloigné !

Le mécénat fait l’objet de beaucoup d’idées reçues : complexité, perte du sens du service public, ingérence systématique des mécénes… Il apparaît néanmoins comme une tendance de plus en plus forte, favorisé par la volonté des particuliers comme des entreprises de s’engager pour des causes qui les touchent. Le mécénat est une façon pour chacun de contribuer à une société plus solidaire. C’est également un levier de communication interne pour les entreprises qui démontrent par ce biais leur engagement en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE).

Dans ce premier article d’une série à suivre, je vous propose une sorte de guide du mécénat pour débutants. J’espère lever quelques préjugés encore malheureusement trop ancrés dans nos professions.

Le mécénat c’est quoi ?

L’arrêté du 6 janvier 1989 définit le mécénat comme « le soutien matériel apporté, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire (particulier ou entreprise), à une œuvre ou à une personne pour l’exercice d’activités présentant un intérêt général ». Le mécénat est donc un don. Il se distingue en cela du parrainage, car en matière de mécénat, il existe une disproportion marquée entre les sommées données et les contreparties que le mécène peut recevoir (le plus souvent en matière publicitaire). Ainsi, les dispositions légales insistent sur le fait que « le versement doit procéder d’une intention libérale de l’entreprise et ne doit pas être la contrepartie d’une prestation que l’organisme a effectuée à son profit »(art 238 bis du Code général des impôts (CGI)).

La loi du 1er août 2003 relative au mécénat, dite loi Aillagon a donné un nouvel élan au mécénat (numéraire, en nature ou en compétence) en ouvrant droit à certains avantages fiscaux lorsque l’organisme ou l’œuvre est d’intérêt général. Ces avantages représentent :

  • pour les particuliers, une réduction d’impôt « égale à 66% du montant des sommes prises dans la limite d’un plafond global de 20 % du revenu imposable qui correspondent à des dons et versements » (art 200 du CGI),
  • pour les entreprises, une réduction d’impôt égale à « 60 % des versements effectués par les entreprises dans la limite de 5 pour mille [de leur] chiffre d’affaires » (art 238 bis du CGI).

Dans le domaine culturel, de nombreuses institutions correspondent au critère d’œuvre à caractère d’intérêt général, ce qui leur permet de recevoir des fonds dans le cadre d’un mécénat ouvrant droit à un avantage fiscal (art 6 de la loi du 2 août 2003). C’est notamment le cas pour l’État, les collectivités territoriales et leurs établissements (voir : BOI-BIC-RICI-20-30-10-10, n°60), les organismes d’intérêt général (associations loi 1901 dont la gestion est désintéressée et l’activité non lucrative et non concurrentielle), les fondations et associations reconnues d’utilité publique, les fondations d’entreprise, les fonds de dotation, les organismes dont la gestion est désintéressée et qui ont pour activité principale la diffusion du spectacle vivant ou l’organisation d’expositions d’art contemporain.

Le mécénat pourquoi ?

Le mécénat ne permet pas seulement d’apporter une bouffée d’air frais aux structures qui souffrent trop souvent de contraintes budgétaires. Faire appel aux dons des particuliers permet au public et aux contributeurs de se sentir impliqués dans le projet. Ainsi, l’engouement autour des levées de fonds pour l’acquisition de trésors nationaux démontre l’attachement de la population à participer à la conservation du patrimoine culturel. Faire appel à des entreprises permet aussi de bénéficier d’un regard extérieur : le mécène arrive avec sa sensibilité propre et les codes de l’entreprise privée qui peuvent enrichir le projet.

Le mécénat comment ?

Pour lever des fonds, il faut :

  • un projet clairement identifié qui puisse être concrétisé dans un horizon à court ou moyen terme,
  • un objectif défini ou un public cible,
  • une réalisation qui puisse faire l’objet d’une évaluation.

Pour mobiliser les donateurs potentiels, il faut :

  • communiquer sur le projet et ses valeurs, (réseaux sociaux, plateformes de mécénat, communication papier…),
  • avoir l’appui de sa tutelle et mobiliser les autres directions afin de bénéficier d’une force d’entrainement,
  • ne pas sous estimer le rôle des relations interpersonnelles et/ou l’attachement de la population à son patrimoine,
  • se rapprocher des réseaux spécialisés dans la levée de fonds si nécessaire,
  • réaliser une étude du paysage des donateurs potentiels,
  • prévoir les contreparties qui pourraient intéresser le mécène.

Pour garantir le succès du projet :

Il faut comprendre ce que n’est pas le mécénat :
  • Le mécénat n’est pas une baguette magique. Il faut pouvoir présenter un projet structuré au mécène afin de le rassurer sur l’emploi de son don et sur la réalisation finale.
  • Le mécénat n’est pas une tutelle. Il est important de formaliser une convention afin que les deux parties connaissent clairement leur rôle. Au niveau d’une collectivité il peut alors être intéressant de faire adopter une charte du mécénat sur le modèle de celle proposée par Admical. Ces dispositions permettront de plus de limiter les risques en matière de gestion de fait ou encore de droit des marchés publics.
Il faut maîtriser les aspects financiers et juridiques autour du projet :
  • L’évaluation du coût du projet avec des devis détaillés permettra de savoir s’il faut solliciter un partenariat avec un ou plusieurs mécènes.
  • Les règles des finances publiques imposent un principe de non affectation des ressources pour les établissements publics ne bénéficiant pas d’une autonomie financière et dont l’activité est gérée en régie directe, comme c’est généralement le cas pour les musées, bibliothèques, écoles de musique et théâtres. Pour les dons faits pour des projets qui seront financés par le budget de fonctionnement, les actions culturelles par exemple, ceux-ci se retrouveront sur le budget général de la collectivité et il sera alors nécessaire de négocier avec sa tutelle pour que les sommes soient orientés vers le projet. Si les fonds sont destinés à soutenir un investissement il est alors possible d’ouvrir un fonds de concours qui permettra d’affecter directement les dons à ce projet.
  • Pour s’assurer que les opérations mécénées ouvrent bien à réduction d’impôt il est possible pour les collectivités publiques de faire une demande de rescrit auprès de l’administration fiscale, mais ce n’est pas une obligation (art L 80C du Livre des procédures fiscales). Si cette procédure peut engendrer des délais supplémentaires, elle permettra de rassurer les éventuels mécènes. A noter que la délivrance de reçus fiscaux est obligatoire pour les particuliers (CERFA n°11580) mais facultative en cas de mécénat par une entreprise.

Après ce premier panorama du pourquoi et du comment du mécénat vous avez envie d’en savoir plus ? Je vous invite à suivre mon compte Twitter @fmdejob et la liste Mécénat qui vous permet de suivre l’actualité sur ce sujet.

Et vous, avez-vous déjà participé ou pensé à un projet de mécénat ? N’hésitez pas à me faire part de votre expérience ou de vos questions dans les commentaires.

Rester inspiré pour être inspirant ?

3 idées pour un nouveau souffle de créativité en 2018

Vous pensez avoir tout essayé pour rester inspiré dans votre pratique quotidienne de manager. Vous consultez tous les matins votre agrégateur de flux RSS que vous avez choisi avec soin et dont vous avez vous même fait la curation. Vous êtes actifs sur les réseaux professionnels et vous rendez au moins une fois par an à une grand messe des managers de votre profession afin de vous nourrir d’idées nouvelles. Pourtant rien à faire lorsque vous vous retrouvez confronté à un problème d’organisation ou que vous voulez monter un nouveau projet, vous ne pouvez pas vous empêcher de penser au fond de vous que vous êtes sans doute en train de reproduire des recettes éculées.

Comment retrouver l’envie et dénicher des idées innovantes ? Voici quelques pistes pour booster votre créativité !

1 – Une conférence TED tu visionneras

En panne d’idées neuves ? Tournez-vous vers les vidéos des conférences TED qui permettent une diffusion des avancées dans de larges champs de la connaissance.

En 15 minutes vous pourrez découvrir un nouveau sujet et en retirer sûrement de nouvelles façons de travailler ou tout simplement un nouveau souffle d’inspiration ! Je vous conseille de brancher vos écouteurs et de commencer par la playlist de 10 conférences TED pour manager ou en suivant la sélection Travailler mieux !

2 – À des podcasts tu t’abonneras

Vous n’avez pas le temps de lire un livre sur le management d’équipe ou d’assister à un énième séminaire de travail ? Pas de soucis, les podcasts sont là pour vous ! Abonnez-vous ou téléchargez les épisodes qui aiguisent votre curiosité et écoutez-les dans les transports en commun, en faisant la vaisselle ou pourquoi pas pendant votre jogging dominical.

Pour les anglophones, la planète podcast est vaste et il y a de quoi satisfaire quasiment toutes les demandes. Je vous propose donc ici une sélection qui est loin d’être exhaustive :

    • What Great Bosses Know – Jill Geisler vous apporte son expérience si vous êtes à la recherche de conseils pour votre management au quotidien,
    • Extreme productivity – Kevin Kruse vous dévoile dans son émission ses conseils pour améliorer votre productivité,
    • Office Hours – un programme de Dan Pink qui propose une interview d’une heure pour en savoir plus sur le parcours de manager ou de dirigeants ayant connus des succès mais qui ont aussi fait face à des obstacles, ce podcast est idéal pour relativiser ses propres difficultés,
    • This is your Life – Michael Hyatt propose des outils de développement personnel pour managers.

Côté francophone l’offre est encore en développement, mais je vous conseille malgré tout de suivre sur les plateformes de podcast de votre choix Outils du Manager qui propose de traiter chaque semaine une thématique en lien avec les préoccupations des encadrants allant de la gestion d’équipe à l’organisation efficiente de son travail. Le site Je suis manager propose également quelques podcast en ligne qui couvrent les thèmes fondamentaux du travail d’équipe.

3 – D’autres milieux professionnels tu fréquenteras

Rien de plus revigorant que de se rendre à une conférence ou une rencontre de professionnels d’un secteur… différent !

Allez, à titre d’exemple, faire un tour du côté du monde de l’entreprenariat. Je garde de mon côté un bon souvenir et pleins de bonnes idées d’une conférence sur l’entreprenariat culturel féminin organisé au 104 à Paris et qui m’avait revigoré. Les grandes villes comme les moyennes proposent souvent des rencontres ou des conférences programmées par des organisations professionnelles. Assister à une conférence donnée par des architectes sur Construire les villes de demain m’a permis de me donner de nouvelles perspectives dans ma propre pratique professionnelle. Si ce genre d’événements n’est pas pour vous, pourquoi ne pas essayer une application comme Shapr qui met en relation des professionnels afin d’échanger sur leurs projets et enjeux de demain.

En sommes, vous l’aurez compris, pour retrouver l’inspiration il faut savoir prendre du temps pour soi et rester curieux de tout ! Et vous, dîtes-moi en commentaire ce qui vous permet de rester inspiré au quotidien ?