Trois idées pour faciliter la première visite d’un lieu culturel
Lorsque j’étais étudiante en région parisienne et que je préparais les épreuves des concours administratifs, j’étais constamment à la recherche d’une place dans une bibliothèque où je trouverai une atmosphère chaleureuse et studieuse. Or, il est bien connu que Paris demeure sous dotée en la matière. Certes, il y a de beaux établissements ouverts au grand public comme la bibliothèque Sainte-Geneviève, la Bibliothèque publique d’information (Bpi) ou encore le site de Tolbiac de la Bibliothèque nationale de France (BnF), mais il m’a fallu plus d’un an avant d’oser franchir la porte de ces bibliothèques.
Mais pourquoi cela, vous demandez-vous ? Je fais pourtant partie de ces personnes qui ont toujours eu l’habitude de fréquenter les bibliothèques et les établissements culturels, des plus petites classes, à mes révisions pour le bac, jusqu’à l’Université. Cependant chaque nouveau lieu a ses us et coutumes, ses conditions d’accès particulières et son langage propre. Ce sont tous ces éléments qui conduisent à repousser le moment de la première visite qui sera forcement stressante et nous exposera sans doute à des moments de gêne. Où est l’entrée, comment s’inscrire, à quels espaces je peux avoir accès, quels sont les règles de vie… autant de questions qui tournaient dans ma tête.
Alors où-est ce que j’allais réviser lorsque je souhaitais trouver un endroit propice à la concentration ? Dans un café préalablement sélectionné sur internet pour sa facilité d’accès et pour ses espaces de travail (merci au site du Bonbon pour sa curation). C’est plus cher que la bibliothèque certes mais j’avais plus facilement les codes sociaux pour y accéder. Le plus souvent je commandais un café au comptoir avant d’aller m’attabler à proximité d’une prise (essentiel à l’heure où les batteries ne font pas long feu). C’était simple et sans encombres, mais à la longue autant de café cela fini par donner des aigreurs d’estomac et des palpitations !
Comment ai-je donc fini par prendre ma carte à la BnF et à fréquenter la salle de lecture de la Bpi ? J’y ai suivi une amie (merci Marie) qui m’a fait partager son expérience et m’a donné la clef d’entrée qu’il me manquait. Mon baptême du feu était fait !
Quels enseignements tirer de cette petite histoire ? Dans notre pratique quotidienne de manager culturel on oublie parfois le capital symbolique nécessaire pour accéder à nos établissements qui est pour beaucoup un frein à la fréquentation. Comment peut-on rendre cette première visite plus facile et ainsi améliorer l’accessibilité au plus grand nombre ?
1 – Développer sur son site internet une session visible dès la page d’accueil sur « préparer ma première visite »
À la manière de ma salle de sport qui m’indique dès mon inscription en ligne les conseils pour préparer ma première visite, les établissements culturels ont tout à gagner en adoptant la même stratégie.
En faisant quelques recherches pour cet article, j’ai fini par trouver une page expliquant l’accès la Bpi très bien construite mais malheureusement difficilement accessible et dont la vidéo semble aux abonnés absents. L’Opéra de Paris qui souffre d’une image d’institution élitiste, a développé une très belle foire aux questions qui permet de tout savoir du code vestimentaire, aux questions de réservations.
2 – Réaliser une vidéo de l’établissement allant du mode d’accès, à la présentation des espaces
La vidéo est le médium phare du XXIème siècle et cela tombe bien car elle se prête parfaitement à la présentation d’un établissement culturel.
La palme revient pour moi au Louvre qui, dans sa vidéo, décrit tout le parcours du visiteur et présente les ressources utiles. Les vidéos peuvent aussi être l’occasion d’en savoir un peu plus sur les expositions temporaires proposées par les musées. Dans le cadre du cycle Laboratoire d’Europe Strasbourg (1880-1930), les musées de la ville ont réalisés des séquences filmées pour présenter le projet.
Côté bibliothèques, c’est le projet de Nancy qui a retenu mon attention. En plus d’un site de présentation des services bien construit, les Bibliothèques de Nancy se sont lancées dans la production d’une vidéo permettant de découvrir toutes les activités possibles en bibliothèque.
Ces petits films représentent un fort investissement, il est donc important de s’assurer d’une diffusion la plus large possible. Cela implique une stratégie de communication construite et une présence importante sur les réseaux sociaux afin de créer une familiarité avec le lieu pour l’usager dès l’expérience en ligne.
3 – Organiser un événement de parrainage
Le pouvoir de la recommandation et des conseils d’un pair n’a pas de prix. Combien de fois avez-vous osé franchir le pas-de-porte d’un nouvel endroit uniquement parce que vous étiez accompagné d’un.e ami.e ?
Pourquoi ne pas impulser cette pratique en proposant à vos abonnés et à votre public d’amener avec eux une personne qui ne connaît pas encore l’endroit ?
Pour encourager ces nouveaux usagers vous pouvez proposer la gratuité pour la personne accompagnée ou bien offrir un petit cadeau qui marquera positivement cette visite. Dans les Laurentides au Canada, le conseil inter-municipal a lancé une campagne nommée Amène un ami pour le jour de la Terre afin d’inciter à la fréquentation des transports en commun. Une idée que l’on peut tout à fait reproduire dans les établissements culturels !
Vous avez en tête d’autres bonnes idées pour aider les non-publics à faire le premier pas ? N’hésitez pas à en faire part en commentaire !