Il y a ce feu dans mon ventre
Quand je me lève, il est petites braises
Au fur et à mesure de la journée, il grandit
Promis je ne souffle pas dessus pour l’attiser
J’essaye de me concentrer
De faire comme si au fond de moi ça n’existait pas
Je fais bonne figure
Etre là pour ceux qui comptent sur moi
Professionnelle, qu’ils disent
C’est pourtant ton nom qui occupe mes pensées
Je vois tes yeux, ton sourire, tes mains
Il faut que je m’arrête là, ne pas aller plus loin
Quand je pense à tes caresses, à ton souffle sur ma peau
Si je ne contrôle pas mon esprit
Il part dans ce territoire que l’on habite toi et moi la nuit
Dans cet espace où il n’y a plus de langage
Privée de la vue, privée de l’ouïe
Mon corps s’abandonne entre tes mains
Le feu se propage, l’incendie est déclaré
Ça pourrait être un feu de joie
Autour duquel nous danserions
Compter les jours, les heures avant de te retrouver
Espérer alors l’embrasement complet
Jouer avec le feu
Te voilà, tu es là
Tes yeux, ton sourire, tes mains
J’imagine déjà tes caresses et le frisson de tes baisers
Mais ton corps se dérobe
Je nous rêvais continent et je te découvre île à la dérive
La fusion tombe à l’eau
Du feu ne reste que la fumée
Noire, toxique
Elle a le goût de l’amertume et des rêves en éclat
Pourtant tu es toujours là
Il reste tes yeux et ton coeur malmené par la vie
Je comprends peu à peu ce qui m’attend
Devenir pompier de ma propre incandescence
Calmer la flamme pour te donner du temps
Tu pars à ta propre reconquête
J’apprends à t’apprivoiser
Petite flamme de bougie, qu’un souffle peut éteindre
Espérer qu’à deux nous redeviendrons grand feu