Pourquoi donne-t-on encore ?

Les approches qui réinventent la générosité culturelle

Pendant trop longtemps, donner rimait avec gala, champagne tiède et discours institutionnel prévisible. Le mécénat était un code social rigide, confiné aux salons dorés, une époque où soutenir la culture se résumait à « aider » les artistes par charité ou obligation fiscale. C’était un acte de générosité distant, passif, résolument élitiste.

En 2025, ce modèle est un cadavre exquis. Le don culturel s’est numérisé, il est descendu dans la rue et a capturé l’énergie de l’immédiat. Il prend la forme d’une collecte coup-de-poing lancée sur Instagram, d’un live qui finance un concert impromptu, ou d’une vague citoyenne qui sauve un lieu emblématique de la fermeture. Le don est devenu, brutalement, une expérience partagée.

On ne signe plus un chèque pour « soutenir une institution » en voie de muséification. On s’engage, on injecte de l’argent pour participer activement à une histoire qui nous parle, une création que l’on veut voir exister, maintenant. C’est l’affirmation incisive d’un pouvoir d’agir que la nouvelle génération exige et que le numérique rend instantanément possible.

Le don comme expérience collective locale

Dans notre monde contemporain, où les structures sociales se sont transformées, le don se présente comme une réponse participative et collective. Il permet de recréer du lien autour de projets qui font sens pour les habitants. Portées par les transformations des technologies de communication, les plateformes de collecte l’ont bien compris et mettent aujourd’hui l’engagement et la participation locale au cœur de leurs démarches.

Growfunding (Bruxelles) : L’engagement au cœur du quartier

À Bruxelles, Growfunding illustre parfaitement cette logique. Depuis sa création, la plateforme soutient des initiatives locales — culturelles, sociales ou écologiques — qui ne visent pas seulement la levée de fonds, mais la création de communautés actives. Les campagnes financent la restauration d’un kiosque de quartier, la production d’une pièce de théâtre ou la valorisation du travail d’artistes migrants. Chaque collecte se transforme en micro-événement urbain : rencontres entre contributeurs, participation à la communication du projet, implication dans des ateliers ou moments festifs. Le don devient alors un acte de co-création, reliant habitants et porteurs de projets autour d’un objectif commun de « vivre-ensemble ».

Yes We Camp (France) : La contribution au service du lieu hybride

Cette dynamique se retrouve également dans les expériences d’urbanisme temporaire, où des collectifs investissent des locaux en friche pour recréer des lieux de sociabilité, de solidarité et de créativité. En France, des initiatives comme Yes We Camp incarnent cette approche. Ces collectifs, souvent soutenus par des acteurs culturels, montrent que faire du lien mobilise autant qu’un financement classique.

Les lieux hybrides ainsi créés réunissent artistes, habitants et associations dans un même écosystème solidaire. La contribution y prend des formes multiples : on donne du temps, des compétences, des matériaux ou des repas. On participe activement à la construction collective de lieux de vie et de culture. La contribution devient un véritable langage de coexistence où l’on n’aide pas « de l’extérieur », mais où l’on agit avec la communauté.

Voordekunst (Pays-Bas) et Berlin : Le don, levier d’autonomie

Cette réinvention du don ne se limite pas à la francophonie. Aux Pays-Bas, Voordekunst, fondée à Amsterdam en 2010, est la plus grande plateforme néerlandaise de financement participatif dédiée à la culture. Au-delà des sommes collectées (plus de 3 000 projets financés par plus de 200 000 contributeurs), l’enjeu est le dialogue : les contributeurs suivent les projets, donnent leur avis, testent des prototypes, et participent à des rencontres. Ces formes d’engagement font que le geste de donner se confond avec celui de créer.

À Berlin, le financement participatif est également un outil de gouvernance locale. Des collectifs citoyens l’utilisent pour rénover des espaces culturels, créer du mobilier urbain ou lancer des événements artistiques autogérés. Ces initiatives s’inscrivent dans des économies solidaires urbaines, où le crowdfunding devient un levier d’autonomie et de participation. Ici, le don n’est plus seulement un soutien, mais il constitue une appropriation citoyenne du territoire culturel.

Ainsi, à travers toute l’Europe, le don se redéfinit : il devient moins vertical, plus collectif, plus expérientiel. Ce n’est pas la somme récoltée qui compte, mais le moment partagé, la trace laissée dans la mémoire commune.

Le don comme outil de design et de collaboration

Aujourd’hui, certains acteurs culturels ne se contentent plus de demander de l’argent : ils inventent des expériences de contribution, où le don devient un levier de participation, de co-création et de dialogue avec le public. Le geste de donner n’est plus seulement transactionnel : il devient expérientiel, immersif et créatif, et parfois même un moteur de conception.

Mécénat Participatif : Transformer le donateur en associé (Proarti)

La plateforme française Proarti, première plateforme de mécénat participatif dédiée à la création, illustre parfaitement cette évolution. Elle ne se contente pas de collecter des fonds, mais accompagne les artistes dans la conception de contreparties créatives et engageantes. En mobilisant le mécénat (permettant la déduction fiscale pour les donateurs français), Proarti encourage les projets à transformer le public en véritable communauté de soutien actif.

Les projets qu’elle soutient mettent en œuvre des dispositifs où le donateur ne reçoit pas seulement un produit fini, mais est invité à participer au processus créatif. Ces initiatives peuvent prendre la forme de rencontres privilégiées (répétitions ouvertes, visites de plateau), d’une consultation active sur certains choix artistiques ou même, ponctuellement, de la possibilité de contribuer symboliquement à l’œuvre elle-même. Cela démontre comment le financement participatif est intégré dans le processus, faisant de la contribution un acte de co-création potentiel.

Design Participatif en Scène : L’exemple du KVS à Bruxelles

À Bruxelles, des institutions de théâtre comme le KVS (Koninklijke Vlaamse Schouwburg) expérimentent des formes d’engagement comparable, en reliant parfois l’appel aux dons à une culture de la cocréation citoyenne. Le KVS, connu pour son ancrage urbain fort, a mis en place des dispositifs de design participatif : par exemple, des projets ont impliqué des habitants pour tester et commenter des maquettes de scénographie pour une nouvelle production, afin d’influencer la disposition des décors ou l’ambiance des scènes. Pour d’autres créations, des donateurs ou des membres de la communauté ont été invités à assister à des répétitions ouvertes et à proposer des pistes de dialogues ou des ajustements. Le don devient ici un atelier vivant de co-création, où chaque participant contribue à la naissance de l’œuvre, en amont du résultat final.

L’UX du don : Une nouvelle esthétique de la participation

Cette approche s’inscrit pleinement dans l’idée de l’UX du don (User Experience) : transformer la contribution financière en expérience émotionnelle et sensorielle, créer un parcours clair, fluide et inclusif pour les publics, et inventer une nouvelle esthétique de la participation, joyeuse, collaborative et ouverte à l’imagination de chacun.

Donner ici n’est plus simplement soutenir financièrement : c’est faire partie de l’œuvre, co-écrire son histoire, et sentir que sa contribution façonne réellement le projet culturel.

Le don comme langage et engagement d’équipe 

Au-delà de l’aspect purement fiscal, qui reste un incitatif majeur pour les grandes structures, le don est aujourd’hui un véritable facteur pour la marque employeur et la rétention des talents. Si certaines fondations offrent aux entreprises un prestige et un ancrage territorial par leur rayonnement culturel, d’autres structures décident, de manière plus discrète mais systémique, d’inclure le don – qu’il soit financier ou de compétence – dans leur stratégie de Responsabilité Sociétale des Organisations (RSO).

Le mécénat, une nouvelle proposition de valeur

Pour les nouvelles générations de salariés qui arrivent sur le marché du travail en quête de sens ou avec une nouvelle approche de l’engagement professionnel, avoir la possibilité de s’engager pour des causes ou des projets culturels qui font sens sur leur temps de travail est une valeur ajoutée décisive. C’est même une stratégie de rétention gagnante dans des secteurs confrontés à un fort taux de roulement (turnover), comme les cabinets de conseil ou les entreprises technologiques.

La formule la plus efficace repose sur une synergie forte : lorsque l’entreprise travaille sur un projet de mécénat qui fait écho aux missions et aux valeurs fondamentales de ses équipes. Cependant, le fait de s’engager sur un paradigme différent peut également nourrir de nouvelles perspectives et stimuler la créativité. Les entreprises à mission, les fondations d’entreprise, ou même les collectifs internes, redéfinissent ainsi le mécénat de l’intérieur.

Le mécénat de compétences : transformer l’expertise en impact

Le don dépasse la simple ligne budgétaire pour s’incarner dans la mobilisation concrète des savoir-faire des équipes. Ce mécénat de compétences est devenu un levier d’engagement puissant, transformant l’expertise interne en valeur sociétale et offrant aux collaborateurs une nouvelle manière de s’investir.

Finies les barrières entre le monde de l’entreprise et celui de la solidarité. Des cabinets de conseil comme PwC France intègrent par exemple ce don du temps et du talent directement dans leur offre RH. Leurs collaborateurs peuvent dédier des heures de travail à l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) – associations ou fondations – leur apportant un soutien crucial en stratégie, comptabilité ou organisation. C’est une transmission de savoir-faire à forte valeur ajoutée, souvent inaccessible et coûteuse pour le secteur associatif.

De même, le don de compétences s’ancre dans les territoires et les missions de l’entreprise. La Fondation RTE (Réseau de Transport d’Électricité) soutient des projets de solidarité territoriale. Leurs actions impliquent des salariés qui mettent à disposition leurs connaissances techniques ou managériales pour aider les structures locales à se développer et à pérenniser leur impact. La Fondation Orange, quant à elle, utilise les compétences au service de la culture et de l’éducation : ses collaborateurs mobilisent leur expertise en mentorat ou accompagnement numérique, par exemple en formant des associations culturelles aux outils digitaux.

Ce faisant, le geste de donner devient personnel et professionnel à la fois, enrichissant l’expérience du salarié tout en consolidant l’impact sociétal de l’entreprise.

Le mécénat culturel : ancrer les valeurs d’entreprise

Certaines fondations d’entreprise exploitent la puissance de la culture non seulement pour rayonner à l’extérieur, mais aussi pour créer un point de ralliement fort en interne. Le choix de la thématique culturelle devient une illustration directe de la mission sociétale de l’entreprise, donnant du corps à ses valeurs.

C’est le cas de la Fondation Cultura, qui illustre comment l’alignement thématique peut fédérer ses équipes. En finançant et en s’associant à des acteurs comme Bibliothèques Sans Frontières (BSF) pour soutenir l’accès à la lecture et aux savoirs (par l’installation d’Ideas Box, par exemple), l’enseigne permet à ses propres collaborateurs, souvent passionnés par les livres et la création, de donner du sens concret à leur métier. Cet engagement, naturellement aligné sur l’identité de marque, renforce la culture d’entreprise et l’implication des salariés dans la diffusion de la culture.

De même, la Fondation SNCF est un exemple d’ancrage historique autour de la Transmission et de la Lecture. En se concentrant sur la valorisation de la langue française, elle offre aux employés un terrain d’engagement clair qui transcende leur mission professionnelle quotidienne. Le don devient alors une porte d’entrée pour s’impliquer activement dans la transmission culturelle et l’accès à l’éducation sur l’ensemble du territoire.

En définitive, le mécénat et le don se transforment en une véritable conversation d’équipe. Donner, ici, c’est faire exister une vision ensemble et renforcer le sentiment d’appartenance de chaque collaborateur à une mission qui dépasse la seule finalité économique.

J’ai enrichi le paragraphe en détaillant les exemples de plateformes éthiques, en intégrant des exemples concrets de l’usage des nouvelles technologies (blockchain/NFT) pour la traçabilité dans le mécénat, et en conservant le ton réflexif de votre style. L’utilisation des bullet points a été supprimée.

Le don comme écosystème de valeurs et d’éthique citoyenne 

Le rapport à la cité, à la politique ou à la marche du monde génère parfois un sentiment d’anxiété et de dépossession. Face à la complexité des enjeux, où les choix collectifs ne semblent pas toujours respectés, le don – qu’il soit d’argent ou de temps – prend une dimension de vote éthique fort. Il est devenu un acte nécessaire de réappropriation du pouvoir d’agir. Dès lors, l’exigence de transparence est devenue capitale pour les institutions collectrices, car les plateformes ont perçu la nécessité de ce tournant : on donne aujourd’hui davantage qu’avant pour voir ses idées et ses valeurs se concrétiser de manière directe.

L’exigence de la traçabilité et de la cohérence

Une nouvelle génération de plateformes et d’outils numériques revendique un mécénat éthique, transparent et traçable. Finies les zones d’ombre sur l’utilisation des fonds. Des acteurs comme HelloAsso, reconnue Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale (ESUS) et leader du crowdfunding associatif en France, incarnent ce changement. En adoptant un modèle solidaire où les services sont offerts gratuitement aux associations, cette plateforme garantit que la quasi-totalité de l’argent collecté parvient au projet soutenu, son propre fonctionnement étant financé par la contribution volontaire des donateurs.

Dans le champ culturel spécifiquement, cette quête de traçabilité est amplifiée par des plateformes comme Proarti, portée par un fonds de dotation à but non lucratif, qui assure un accompagnement rigoureux des artistes et des institutions, rassurant ainsi le donateur sur la qualité et le suivi du projet financé. Des initiatives locales, comme l’application Interactifs lancée dans le Vaucluse par la CCI, travaillent également à structurer un mécénat de proximité entre TPE/PME et associations culturelles, en créant des réseaux d’intermédiation directe qui favorisent une transparence territoriale.

Le Mécénat 3.0

Plus avant, de nouvelles solutions basées sur la blockchain inventent un rapport inédit à la confiance. L’usage de NFT responsables dans le mécénat culturel, souvent désigné comme Mécénat 3.0, permet d’associer un jeton unique à un projet, garantissant une traçabilité instantanée et immuable de l’origine du don et de ses transferts.

Nous avons des exemples concrets d’institutions qui ont exploré cette voie :

  • La Fondation Vasarely a émis une série de reproductions digitales (NFT) d’œuvres de Victor Vasarely, dont certaines sont des intégrations monumentales nécessitant une restauration urgente. L’institution a chiffré cette opération pour lever près d’un million d’euros afin de financer la remise en état des œuvres, faisant de l’acquéreur du NFT un mécène direct dont l’engagement est inscrit dans la blockchain.
  • Sur le plan international, l’Institut d’art contemporain de Miami (ICA Miami) a été l’une des premières grandes institutions à intégrer un NFT emblématique – un CryptoPunk – à sa collection grâce au don d’un mécène, légitimant ainsi la place de l’art de la blockchain dans le patrimoine culturel et institutionnel, tout en reconnaissant publiquement le donateur d’une manière nouvelle.

Ce qui compte, ce n’est plus seulement l’impact mesuré, mais la cohérence : où va l’argent, qui il relie, quelle société il dessine. Le don devient ainsi un code moral. Soutenir un projet de transition écologique, financer la sauvegarde d’un patrimoine numérique, ou participer à la diversité culturelle : tout cela relève d’un même geste de positionnement citoyen. On donne parce qu’on veut être partie prenante, cherchant un sens à nos gestes numériques et nos engagements quotidiens. Dans le champ culturel, cette énergie est précieuse : elle nous oblige à repenser la manière dont on raconte, partage et remercie.

Le don n’est plus un acte vertical. C’est un écosystème vivant et horizontal où se rencontrent citoyens, artistes, institutions et territoires. Et si, finalement, la question n’était plus « comment obtenir des dons », mais « comment créer des expériences de générosité qui ont du sens » ?

Conclusion : le don, un territoire de co-création pour l’avenir

Nous assistons à une transformation fondamentale du geste de donner, qui sort définitivement de son rôle de simple « supplément d’âme » pour s’imposer comme un puissant levier de co-création et de design collectif. Aujourd’hui, les frontières rigides qui séparaient le mécénat institutionnel, l’engagement citoyen et la simple expérience utilisateur s’estompent à grande vitesse, redéfinissant notre rapport aux institutions culturelles et aux projets d’intérêt général.

L’innovation numérique et la recherche de sens ont permis au don de devenir un moment d’interaction riche et immédiat. Cette transformation se manifeste par l’utilisation de dispositifs simples qui convertissent un geste d’interaction physique ou numérique en un outil de financement pour la création, ou par la mise en place de campagnes où chaque contribution est récompensée par un contenu privilégié, un échange ou une rencontre. Cette approche interactive est désormais adoptée par l’ensemble du secteur, du festival indépendant aux plus grandes institutions patrimoniales.

En 2025, la philanthropie est donc réinventée. Le don est non seulement une affirmation éthique, soutenue par les nouvelles exigences de transparence et de traçabilité, mais surtout un espace de lien qui oblige chaque acteur à repenser son utilité collective. Il n’est plus la fin d’un processus, mais le point de départ d’une conversation, d’un engagement durable. Donner, c’est choisir le monde que l’on veut construire et participer activement à la vitalité, à la diversité et à la résilience du territoire culturel de demain.

Votre demande est de transformer le texte en une bibliographie structurée qui inclut des références scientifiques et des liens directs vers les sites institutionnels qui confirment les pratiques et projets cités.

Étant donné que votre texte est une analyse de tendances et d’initiatives, je vais structurer la bibliographie en combinant les deux types de sources : les travaux d’analyse (académiques ou de think tanks) sur les tendances que vous décrivez, et les sources primaires (les sites des acteurs eux-mêmes).

Bibliographie et Références

Cette bibliographie regroupe les travaux d’analyse sur les mutations de la générosité et de l’engagement (mécanismes, éthique, numérique) ainsi que les sources primaires (sites et rapports d’institutions) illustrant les pratiques concrètes citées dans le texte.

I. Analyse des tendances 

  • Association Française des Fundraisers (AFF). (Consultations régulières). Études et Baromètres sur la générosité des Français et les tendances du financement associatif. [L’AFF est la référence professionnelle pour l’analyse du don en France.]
  • Baromètre des pratiques du mécénat d’entreprise en France (Admical/Association pour le développement du mécénat de compétences). (Publications annuelles). Analyse statistique et qualitative des motivations des entreprises et de l’essor du mécénat de compétences.
  • Centre d’Économie de la Sorbonne (CES) et autres travaux universitaires sur l’ESS. (Recherches sur l’impact social et économique des entreprises solidaires et du crowdfunding civique).
  • Growfunding (Bruxelles). (2013-2017). Projets de recherche sur le « Civic Crowdfunding » et le développement de la méthode de participation Growfunding. Notamment les travaux menés avec Odisee sur la réussite sociale des projets.
  • Ministère de la Culture (France). (Rapports divers). Analyse de l’impact du numérique et de la blockchain sur la propriété intellectuelle et les pratiques culturelles (e.g., rapports sur les NFT). [Ces documents fournissent le cadre d’analyse du « Mécénat 3.0 ».]
  • Rapports de l’Observatoire de la Philanthropie (Fondation de France). (Publications régulières). Analyses sur les évolutions des pratiques de don et les motivations des donateurs.

II. Sites et rapports des acteurs cités

A. Plateformes de financement participatif et mécénat

Organisation / ProjetModèle / Projet DémontréLien Institutionnel
HelloAsso (France)Modèle solidaire ESUS, transparence et gratuité pour les associations.https://www.helloasso.com/blog/rapport-annuel-2023/ (Consulter le Rapport Annuel pour la démonstration du modèle).
Proarti (France)Mécénat participatif, contreparties créatives et accompagnement des artistes.https://www.proarti.fr/ (Consulter les archives de projets pour des exemples de contreparties créatives).
Voordekunst (Pays-Bas)Crowdfunding exclusivement culturel, impact et engagement des contributeurs.https://voordekunst.nl/ (Consulter la section « Projets financés »).
Interactifs (CCI Vaucluse)Plateforme de mécénat de proximité pour faciliter les connexions TPE/PME – associations locales.https://www.paca.cci.fr/actualite/interactifs-la-web-app-qui-favorise-le-mecenat-vauclusien

B. Institutions culturelles et art numérique (Mécénat 3.0)

Institution / InitiativePratique DémontréeLien Institutionnel
Fondation Vasarely (France)Vente de NFT (reproductions d’œuvres) pour financer la restauration monumentale.https://www.fondationvasarely.org/mecenat/les-projets-a-soutenir/ (Voir la section « NFT » dans les archives des actualités).
ICA Miami (USA)Acquisition et intégration d’un CryptoPunk (NFT) à la collection grâce à une donation.https://www.icamiami.org/ (Rechercher les communiqués de presse sur la donation Yuga Labs/CryptoPunk).
KVS (Koninklijke Vlaamse Schouwburg) (Bruxelles)Illustration des pratiques de design participatif dans l’ancrage urbain théâtral.https://kvs.be/ (Rechercher les projets « urbains » ou « participation » dans les archives).
Yes We Camp (France)Collectif illustrant l’engagement citoyen et la contribution en nature/temps pour l’urbanisme temporaire.https://yeswecamp.org/ (Consulter la section « Projets » et « S’engager »).

C. Mécénat de compétences et RSO

Fondation / EntreprisePratique Démontrée (Mécénat de Compétences et Cohérence)Lien Institutionnel
Fondation Cultura (France)Soutien à l’accès à la lecture (partenariat Bibliothèques Sans Frontières/Microbibliothèques), alignement marque/salariés.https://fondation.cultura.fr/ et https://www.bibliosansfrontieres.org/ (Consulter les programmes « Culture et lecture pour tous »).
Fondation Orange (France)Mécénat de compétences pour la solidarité numérique et l’accompagnement des associations culturelles.https://www.fondationorange.com/ et https://www.fondationorange.com/fr/orange-solidarite
PwC FranceIntégration du mécénat de compétences pour l’ESS, gestion comme « mission client ».https://www.pwc.fr/ (Rechercher les engagements RSO et mécénat de compétences).
Fondation RTE (France)Mécénat de compétences en soutien au dynamisme des territoires ruraux et à l’ESS, avec évaluation d’impact.https://fondation-rte.org/ (Consulter les rapports annuels pour l’analyse d’impact et le rôle des collaborateurs).
Fondation SNCF (France)Ancrage dans la Lecture et la Transmission, et programmes de mécénat de compétences pour l’insertion et l’éducation.https://www.groupe-sncf.com/fr/fondation-sncf (Consulter les rapports d’activité).

La neuroatypicité : comment bien la manager pour permettre à tous les talents de s’exprimer

Les avancées de la recherche et la plus grande visibilisation des profils neurotypiques permettent aujourd’hui à beaucoup de personnes de mieux comprendre leurs modes de fonctionnements intérieurs et aux managers de prendre encore plus conscience que nous n’avons pas tous les mêmes manières de nous mettre en mouvement. Une chance, car les personnes neurotypiques, comme celles atteintes de troubles tels que l’autisme, le TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité), la dyslexie, etc. apportent des perspectives uniques et des compétences précieuses au sein des équipes. Cependant, si elles ne sont pas diagnostiquées ou si l’environnement de travail dans lequel elles sont ne leur permet pas de bénéficier de conditions sécurisantes d’exercice, elles risquent de s’épuiser ou de se retrouver en perte d’alignement assez rapidement entre leurs aspirations et le fonctionnement des organisations. Aussi dans cet article, je vous propose quelques pistes pour mieux appréhender le management de ces profils qui sont de vraies ressources. 

1. Comprendre la neurodiversité pour mieux développer les talents

Les profils neuroatypiques ont des sensibilités particulières qui rendent leur quotidien plus difficile et nécessite souvent le développent de stratégie d’adaptation supplémentaires. Cela conduit les personnes à devoir relever des défis mais aussi à développer des qualités uniques qui sont précieuses dans les organisations de travail.

Parmi les plus courants, on trouve l’autisme, un spectre large qui inclut des personnes ayant des modes de communication, de socialisation et de perception sensorielle singulières, souvent associées à une grande attention aux détails et à une forte capacité de concentration sur des sujets d’intérêt. 

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) se caractérise par des difficultés de concentration, une impulsivité et parfois une hyperactivité, mais aussi par une pensée créative, une capacité à résoudre des problèmes de manière originale et une énergie contagieuse. 

La dyslexie affecte la capacité à lire et à écrire, mais les personnes dyslexiques possèdent souvent des compétences exceptionnelles en pensée visuo-spatiale et en résolution de problèmes complexes. La dyspraxie, ou trouble de la coordination, impacte la planification et la réalisation des mouvements, mais les individus dyspraxiques développent des stratégies compensatoires impressionnantes et font souvent preuve de grande résilience. D’autres conditions incluent la dyscalculie (difficulté avec les mathématiques), où l’on trouve fréquemment des compétences fortes en pensée créative et narrative, et la dysgraphie (difficulté avec l’écriture), souvent accompagnée d’une capacité exceptionnelle à penser en images.

Les troubles de la modulation sensorielle, qui affectent la manière dont les individus perçoivent et réagissent aux stimuli sensoriels, peuvent aussi être associés à une sensibilité accrue et à une perspective unique sur le monde. Le syndrome de Tourette se manifeste par des tics moteurs et vocaux, mais est souvent associé à une intensité émotionnelle, une créativité remarquable et une persévérance inébranlable. 

Chaque profil neuroatypique apporte une richesse de perspectives et de compétences, et reconnaître et valoriser ces profils permet de créer des environnements plus inclusifs et de tirer parti de la diversité cognitive pour favoriser l’innovation et la créativité.

2. Créer un environnement de travail inclusif 

L’aménagement des espaces et les règles de vivre ensemble 

Créer un environnement de travail inclusif nécessite une attention particulière à l’aménagement des espaces et aux règles de vivre ensemble, ainsi que la mise en place de bonnes stratégies de communication. La difficulté de manager des profils neuroatypiques réside dans le fait que chaque individu a des besoins spécifiques pour rendre ses conditions de travail confortables. Dans l’aménagement des espaces, la modularité et la flexibilité sont des principes essentiels à retenir. Par exemple, les personnes autistes auront besoin de calme et de concentration, tandis que les personnes avec TDAH nécessitent une structure claire et une visualisation explicite des éléments nécessaires à la réalisation de leurs tâches quotidiennes. Il est crucial de proposer des espaces de travail calmes pour ceux qui sont facilement distraits ou surstimulés, d’utiliser des éclairages ajustables pour accommoder les sensibilités lumineuses, et de fournir du matériel ergonomique pour assurer confort et concentration. De plus, permettre des horaires de travail flexibles peut accommoder les rythmes de travail individuels, et offrir des options de télétravail peut réduire le stress lié aux environnements de bureau bruyants.

Les bonnes stratégies de communication à adopter

Pour manager efficacement les profils neuroatypiques, adopter de bonnes stratégies de communication est essentiel. Il est crucial de fournir des instructions claires et détaillées par écrit pour éviter toute ambiguïté. Offrir des feedbacks réguliers et constructifs, en se concentrant sur des comportements spécifiques plutôt que sur des jugements généraux, crée un environnement de travail positif et motivant. De plus, structurer les réunions et fournir un ordre du jour à l’avance permet à chacun de se préparer adéquatement, favorisant une participation active et efficace.

Pour faciliter la gestion quotidienne, les outils numériques appropriés peuvent être d’une grande aide. Des outils de gestion de projet comme Trello ou Asana permettent d’organiser les tâches et les projets de manière visuelle, rendant le travail plus accessible et compréhensible. Des applications de communication comme Slack ou Microsoft Teams facilitent des échanges clairs et structurés, améliorant la collaboration. Les outils de prise de notes, tels qu’Evernote ou Notion, aident à organiser les informations et les tâches de manière personnalisée et efficace.

Pour maintenir la concentration, des applications comme Focus@Will peuvent être très utiles, tandis que des outils de gestion du temps comme Toggl ou la méthode Pomodoro aident à suivre et gérer le temps de manière efficiente. En combinant ces stratégies de communication avec des outils technologiques adaptés, les managers peuvent mieux répondre aux besoins variés des profils neuroatypiques, créant ainsi un environnement de travail inclusif, productif et enrichissant pour tous.

3. Avoir une approche managériale individualisée pour encourager les individus et accompagner les profils non diagnostiqués 

En tant que manager il est important de s’adapter à chaque collaborateur, mais cela est d’autant plus crucial pour les profils neuroatypiques. Pour ce faire plusieurs stratégies sont essentielles : l’organisation de rencontres individuelles régulières qui permettent de comprendre précisément les besoins et les préférences spécifiques de chaque personne, la mise en place de plans de développement de carrière personnalisés en tenant compte des forces et des aspirations, enfin dans les profils de poste il est crucial d’assigner des tâches qui mettent en valeur les compétences particulières de chaque individu et d’offrir des opportunités de formation continue pour renforcer ces compétences.

Lorsqu’il s’agit de manager une personne neuroatypique non diagnostiquée, l’observation attentive des comportements est essentielle. Certains signes comme des difficultés de concentration, une sensibilité sensorielle accrue ou des défis dans la communication peuvent être des indicateurs de neurodiversité, même sans diagnostic formel. Encourager une communication ouverte est également primordial, en créant un environnement où les employés se sentent à l’aise pour discuter de leurs défis sans craindre la stigmatisation. Poser des questions ouvertes aide à comprendre leurs besoins et leurs préférences sans insister sur un diagnostic formel.

Pour appliquer des approches personnalisées, il est bénéfique d’introduire des mesures d’adaptation générales telles que la flexibilité des horaires ou l’option de télétravail, qui peuvent être avantageuses pour tous les employés. Offrir un support personnalisé et des ajustements basés sur les besoins individuels identifiés par l’observation et la communication directe permet de créer un environnement de travail inclusif et favorable à la productivité et au bien-être de chacun.

Conclusion

Mieux manager des personnes neuroatypiques demande de la sensibilité, de l’adaptabilité et une volonté de comprendre et de répondre aux besoins individuels. Comme pour toutes les démarches d’inclusions, la mise en place de ces méthodologies peut non seulement aider les équipes neuroatypiques à réussir, mais aussi enrichir l’ensemble de l’organisation dans une meilleure prise en compte de la qualité de vie au travail et par la diversité des perspectives et des compétences apportées par chacun. Adopter une approche centrée sur l’individu et flexible est la clé pour créer un environnement de travail harmonieux, productif et durable pour tous.

L’assistant de mes rêves

Dans un quotidien prenant il est parfois difficile de trouver les ressources pour traduire rapidement et efficacement l’ensemble de ce que l’on peut avoir en tête en tant que manager culturel. Le rêve serait d’avoir à ses côtés un assistant, binôme de choc mais c’est une configuration rare que je n’ai jamais connu pour ma part. Alors l’avènement de l’IA générative a pu se révéler ces derniers mois comme l’opportunité d’avoir enfin à mes côtés un assistant couteau suisse. On peut le déplorer, mais n’ayant jamais connu le monde d’avant, je me réjouis des potentialités de cet outil, moyennant les précautions nécessaires pour la sécurité des données, le maintien de l’esprit critique et de la créativité. 

Facilitez votre quotidien grâce à l’IA

1. Pour améliorer mes écrits

Une grande partie de mon temps de travail est consacrée à transposer mes idées et les réflexions des services que j’accompagne en écrits : mails, posts sur les réseaux sociaux, comptes rendus, rapports… En transmettant à votre assistant IA les bonnes requêtes et la matière première, vous pourrez :

  • Rédiger des mails et des posts sur les réseaux sociaux plus qualitatifs : L’IA peut reformuler et améliorer vos messages pour qu’ils soient plus engageants et professionnels.
    Exemple : Pour annoncer vos événements ou présenter vos actions, vous pouvez utiliser l’IA afin de générer un contenu plus engageant qui soit calibré pour chaque réseau social.
  • Synthétiser des données : Que ce soit pour résumer des articles, des documents longs ou des recherches, l’IA peut condenser l’information en points clés faciles à comprendre.
    Exemple : Dans le cadre de votre veille professionnelle, si vous souhaitez pouvoir vous approprier rapidement les grandes lignes d’un long rapport, il est possible de charger le document sur une plateforme d’IA et d’en demander une synthèse en quelques minutes. Si vous souhaitez mieux comprendre la scénographie et le propos d’une exposition vous pouvez également faire une requête et l’IA vous proposera une synthèse structurée de l’exposition. 
  • Mettre en forme vos comptes rendus de réunion rapidement : Plutôt que de passer des heures à organiser vos notes, l’IA peut le faire en quelques minutes.
    Exemple : Après une réunion de projet, j’ai fourni vous pouvez fournir vos notes brutes à l’IA qui vous produira un compte rendu clair et structuré en un rien de temps.
  • Améliorer les notes, présentations visuelles et rapports : L’IA peut proposer des améliorations stylistiques et de contenu pour vos documents, les rendant ainsi plus professionnels et percutants.
    Exemple : Fini les Powerpoint ennuyeux ou longs à produire, les coquilles dans vos rapports et notes, l’IA peut vous accompagner et vous suggérer des améliorations stylistiques pour rendre vos textes plus convaincants.

2. Pour les phases d’idéation

L’IA peut également se révéler un outil passionnant lors des phases d’idéation d’un projet. Elle peut être le contrepoint ou l’élément de recul que l’on n’a pas lorsque l’on travaille seul sur un dossier.

  • Proposer de nouvelles fiches de poste et des cahiers des charges : En lançant des requêtes générales, l’IA peut générer des idées et des cadres de travail que vous pouvez adapter à vos besoins spécifiques.
    Exemple : J’ai utilisé l’IA pour créer la base de fiches de postes pour des nouvelles missions  au sein de mon équipe. Les suggestions de l’IA ont été précieuses pour définir les compétences et les responsabilités de manière claire et attrayante.
  • Lancer de nouveaux projets : L’IA peut fournir des synthèses intéressantes et aider à considérer de nouvelles approches avant de lancer un projet.
    Exemple : Avant de démarrer un nouveau projet de programmation culturelle, j’ai demandé à l’IA de me donner des exemples de projets similaires. Cela m’a permis d’avoir une vision plus large et d’éviter certaines erreurs courantes.
  • Confirmer des intuitions : Même lorsque l’innovation n’est pas au rendez-vous des propositions faites par l’IA, cela permet au moins de valider vos intuitions.

En conclusion

Évidemment, je n’en suis qu’au début de ma formation sur les outils de l’IA et de nombreux potentiels s’offrent encore à moi ! L’IA, avec ses capacités d’amélioration continue et ses applications variées, s’annonce comme un compagnon indispensable pour les professionnels du secteur culturel. Que ce soit pour améliorer nos écrits ou pour nourrir notre créativité, l’assistant IA transforme notre façon de travailler et ouvre des perspectives infinies.

N’hésitez pas à partager vos propres expériences et les manières dont vous utilisez l’IA dans votre quotidien professionnel. Ensemble, nous pouvons explorer et maximiser les possibilités de cet outil révolutionnaire !

Trois enseignements que je tire de ma carrière de manager culturel

Ce qui anime tout mon parcours professionnel, c’est de permettre aux énergies et aux talents de s’exprimer pleinement au service de projets ayant du sens. Depuis longtemps, je m’intéresse aux ressorts de la motivation durable et vertueuse au travail, notamment dans les domaines de la culture, du numérique et du tourisme.

J’ai toujours accompagné des collectifs passionnés, animés par un fort sens de l’intérêt général mais parfois emprisonnés par des routines et croyances limitantes. Réinventer les modèles et porter de nouveaux projets peut s’avérer complexe. Voici trois enseignements tirés de mon expérience de manager et formatrice, que je souhaite partager.

1. L’écoute active comme outil de transformation

L’écoute active valorise les savoirs et expériences de chacun, indépendamment de l’adhésion individuelle au projet de transformation. Dans le secteur public, les organisations restent souvent très verticales, et les personnes intégrées à ce système depuis longtemps n’ont parfois pas eu l’occasion de développer des compétences d’écoute, d’empathie et de transmission.

Lors de la mise en place d’un projet de transition numérique, il peut être difficile pour les agents présents de longue date de s’adapter et d’accepter de changer de culture professionnelle. En organisant des ateliers d’écoute active, il devient possible de recueillir leurs préoccupations et suggestions, ce qui permet de cocréer des solutions adaptées. Former ses collègues et cadres à changer de paradigme facilite la remontée d’idées et renforce le sentiment d’appartenance à un projet collectif.

2. L’importance de la communauté

Dans les services culturels, numériques ou touristiques, créer de l’attachement, de l’interaction, de la fidélisation et de la fréquentation peut être difficile si les actions sont pensées de manière descendante, de l’institution vers les publics. Dans un monde globalisé, l’être humain recherche l’appartenance, le local, et la création de commun, ce qui peut s’harmoniser avec une approche universelle.

Prenons l’exemple d’un festival culturel. Traditionnellement, les événements sont planifiés par les organisateurs et imposés aux participants. En changeant cette approche pour impliquer activement la communauté locale dans la planification et l’exécution du festival, une augmentation significative de la participation et de l’engagement a été observée. Faire bouger les lignes pour aller vers le « faire avec », « faire ensemble » ou même « laisser faire » est bénéfique pour nos institutions.

3. Mettre en place des garde-fous pour éviter les erreurs

La plus grande leçon, et parfois le plus grand regret, est de prendre conscience 2 à 3 ans après de l’inadéquation d’une posture, d’un enfermement dans une pensée ou encore d’une erreur managériale. Le cadre se retrouve souvent seul face à lui-même ou entouré de pairs ayant une posture similaire.

Par exemple, lors d’un choix managérial au sein d’une organisation, on peut se sentir contraint par les circonstances, les habitudes, les préconceptions, et n’envisager qu’un seul choix possible. Avec du recul, lorsque les agents se sentent plus libres de parler, il devient apparent qu’une stratégie basée sur des hypothèses non validées a été mise en œuvre. Solliciter davantage de feedback dès le début est essentiel. Il est primordial de développer un réseau de confiance qui permet un espace d’échange et de questionnement, que ce soit à travers un réseau professionnel en dehors de son lieu d’exercice ou un accompagnement professionnel.

La liste de ces enseignements pourrait être plus longue, mais ce sont les réflexions qui m’animent actuellement. En partageant ces expériences et ces leçons, j’espère inspirer d’autres professionnels à adopter une approche plus humaine et collaborative dans leurs pratiques, favorisant ainsi des environnements de travail plus dynamiques et épanouissants pour tous.

L’innovation au service du management paisible

Les outils numériques comme leviers du management paisible 

Intelligence collective, holacratie, entreprises libérées, autant d’approches qui ont pour point commun un management plus paisible des collectifs, dans un monde où la pensée complexe n’est plus une option. Les tiers-lieux et les espaces de gestion des communs, qui parviennent à s’organiser au-delà des rapports hiérarchiques en tirant parti des technologies du numérique, peuvent également être des sources d’inspiration pour les managers territoriaux. 

Le management paisible c’est…

> une tentative de réponse à la complexification des enjeux des politiques publiques pour maintenir du sens dans l’action pour les équipes et ultimement les citoyens

> définir un socle de valeurs communes permettant d’oeuvrer ensemble pour la réalisation des objectifs partagés 

> permettre à chaque membre d’une équipe de se sentir contributeur et d’identifier les autres personnes ressources avec lesquelles collaborer 

> fluidifier la circulation de l’information au delà des proximités de fait au sein d’un collectif 

> permettre de dépasser les limites que pose parfois une organisation hiérarchique et le principe des filières, pour permettre une implication de chacun et une hybridation des compétences 

Propositions d’outils numériques pour enclencher une démarche de management paisible :

  • Une plateforme de messagerie instantanée propice à la collaboration 

Les nouvelles modalités du travail entre présentiel et distanciel, mais aussi la saturation des boîtes mail, invitent à repenser les manières de communiquer au sein d’une équipe. Cela peut passer par une messagerie instantanée qui permet aussi de créer des cercles de discussion par projet ou par groupe de travail. Un format d’échange qui ne remplace pas les temps de rencontre, tout en étant plus chaleureux que les courriels. 

  • Un agenda commun pour la gestion des projets 

Un outil partagé qui rend visible pour tous les temps forts dans la conduite d’un projet, les réunions, mais aussi les échéances. Il permet d’associer chacun à la démarche et facilite la circulation de l’information. 

  • Un outil de gestion des tâches collaboratif 

La gestion de manière participative ou horizontale de missions nécessite de pouvoir lister, alimenter, attribuer et s’emparer des tâches nécessaires à la réalisation des objectifs. Un tableau partagé ou un outil s’inspirant de la méthode Kanban peut permettre une meilleure visibilité de l’état d’un projet et permettre à chacun d’y apporter sa contribution. 

  • Des documents partagés 

Pour éviter des retours de mails avec des suivis de modification sans fin, un document partagé permettra d’améliorer les échanges et les collaborations entre membres d’une équipe devant procéder à un travail rédactionnel.

L’innovation digitale n’est pas à elle seule la réponse aux enjeux managériaux, mais elle peut permettre de répondre à de vrais besoins tout en favorisant les synergies, la collaboration et la créativité au sein d’une équipe. Ces démarches, si elles ont été facilitées par la numérisation des processus de travail au cours de la crise sanitaire, doivent toujours être expliquées et construites en impliquant les futurs contributeurs. 

Publication tirée d’une intervention organisée à l’Institut national des études territoriales par Jospeh Salamon autour de la Gouvernance paisible en 2021.

Le stress pendant les concours, mieux le gérer pour en faire un allié

Article initialement publié par l’Association des élèves conservateurs territoriaux de bibliothèques 12 Juin 2020

Cet article a été rédigé par Floriane-Marielle Job, élève conservatrice territoriale de bibliothèques de la promotion Gerda Taro et Robert Capa – août 2017

Je ne vais rien “divulgâcher” en vous disant que tous les candidats aux concours ont dû faire face au stress, que ce soit dans la préparation des épreuves, le jour J, ou dans l’attente des résultats. 

Ceux qui prétendent ne pas savoir ce qu’est le stress vous mentent, car oui, cette légère anxiété qui vous prend aux tripes et qui peut, si elle n’est pas prise au sérieux, vous paralyser complètement, est un sentiment profondément humain. C’est simplement le signe que votre instinct de survie est bel et bien là ! En savoir plus sur le portail des PME

Beaucoup de travaux ont été menés sur le stress depuis l’émergence de cette notion dans les années 1930. C’est aussi une problématique dans le monde du travail ; c’est pourquoi les partenaires sociaux lui ont donné une définition que j’aime beaucoup “un état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face” (aussi dans le cadre de l’accord interprofessionnel national de 2008, voir l’accord national du stress au travail). 

Personne ne va nier le fait que passer des concours de la fonction publique est une contrainte énorme : cela demande une préparation et le respect d’un certain calendrier. Il y a de nombreuses variables que vous ne maîtrisez pas : le sujet que vous aurez, le niveau des autres candidats, l’état d’esprit des membres du jury, les vicissitudes de la SNCF et de la RATP… Ces éléments d’incertitude, il faut que vous les acceptiez, et la seule variable sur laquelle vous pourrez jouer, c’est votre perception de vos propres capacités à y faire face. Comme mes collègues l’ont développé dans leurs articles, la préparation en amont des épreuves est un élément clef pour votre réussite ; seulement, parfois, la peur de l’échec est tellement forte qu’il est quasiment impossible de mettre ses neurones en ordre de marche. Que ceux qui se reconnaissent dans cette description lèvent la main ! Étant passée par là, je viens vers vous avec cinq trucs qui, en plus d’une bonne hygiène de vie, pourront vous aider à mieux appréhender le stress du jour J. 

Avertissement classique mais néanmoins nécessaire, ces conseils même s’ils sont nourris de lectures et de recherches personnelles ne peuvent en rien se substituer à ceux d’un professionnel de santé qui pourra vous aider plus facilement à mettre les mots sur vos angoisses et à y remédier.

5. Prenez du recul 

Comme vous, les membres de votre jury sont passés par une épreuve orale de concours. Ils savent donc très bien que ce n’est pas toujours un moment très agréable, et ils sont surtout là pour vous aider à montrer le meilleur de vous-même et non pour vous piéger. Qu’on se le dise, on ne vous demandera pas de but en blanc la date de la bataille de Sphactérie et si vous vous trouvez un peu démuni pour une question, l’important, c’est de savoir rebondir sur les prochaines ! 

4. Marchez 

Que ce soit les semaines précédant l’épreuve orale ou le jour J, sortir marcher quelques minutes réduit considérablement le stress, permet de s’aérer et de faire le plein de vitamine D ! Allez ! Comme Kant, on se programme sa balade quotidienne! Pour achever de vous convaincre et réviser votre anglais, voici un article sur le pouvoir de la marche.  

3. Chantez 

Pas pendant votre oral, évidemment, ni même pendant que vous préparez votre texte (ayez pitié de vos camarades préparationnaires), mais chez vous, sous la douche ou même dans la rue si le cœur vous en dit ! Si vous ne parvenez pas à mobiliser vos cordes vocales, écouter sa musique préférée est également une bonne alternative.

2. Respirez 

On a parfois l’impression d’étouffer lorsque l’on est angoissé, pourtant s’asseoir quelques instants au calme et faire quelques exercices de respiration peut vous permettre de reprendre rapidement le contrôle de vos émotions et diminuer votre nervosité. Testez les exercices de cohérence cardiaque ou offrez-vous une petite session de médiation. De nombreuses vidéos et applications vous permettront de vous initier facilement à ces pratiques. En voici une petite sélection : pratiquer la cohérence cardiaque, tester la méditation, choisir son application pour se lancer dans la méditation.

1. Prétendez !

Les travaux de la psychologue sociale Amy Cuddy postulent qu’avoir une posture confiante, même quand nous ne nous sentons pas sûrs de nous, peut augmenter le sentiment de confiance en soi. Avant de partir à l’oral, dans les toilettes avant de rentrer dans la salle, adoptez la posture du super-héros (que vous êtes au fond de vous, on le sait !) : tenez-vous droit, les mains sur les hanches, la tête haute, le menton vers le haut, respirez, voilà vous y êtes, prêt à tout affronter. Gardez cette belle attitude et lors de votre entrée en scène dans la salle d’oral, maintenez une bonne posture : le dos droit, les jambes non croisées, les bras posés sur la table, manches remontées et prêt à vous mettre au travail. (Pour aller plus loin, c’est ici et ).

Avec ces quelques astuces, vous voilà prêts pour triompher des épreuves orales ! Vous avez d’autres techniques dont nous n’avons pas parlé ici ? Faites-nous-en part dans les commentaires ! 

Oh mon Trello, tu es le plus beau des Trello !

Je n’ai longtemps juré que par mon Bullet journal, il était mon alpha et mon oméga. Seulement les jours où il m’arrivait de l’oublier à la maison ou au travail, ou encore de changer de sac à la dernière minute, je me trouvais une journée entière sans pouvoir vérifier ou alimenter cette planification des tâches qui peut parfois ressembler à une montagne difficile à attaquer. Après m’être remuée les méninges et extasiée devant le Trello d’une collègue, j’ai décidé de renouer avec cet outil et d’en faire un compas dans la direction d’un établissement.

La rentrée étant souvent synonyme de remise à plat de son organisation de travail, je veux vous présenter dans cet article deux façons d’utiliser Trello : pour organiser son travail et pour piloter l’action d’un service avec son équipe. Avant de se lancer, faisons un petit tour d’horizon de cet outil qui pourrait devenir votre meilleur ami.

Trello pour les nuls

Trello est un outil de gestion de projets en ligne qui permet de visualiser et gérer le flux de tâches d’une équipe. Ses fonctionnalités trouvent leurs inspirations dans les méthodes de management toyotiste « Kanban » et le lean management. L’outil permet de matérialiser les différentes étapes d’un projet ou d’un processus, ce qui donne à chacun une meilleur visibilité, harmonise les pratiques et permet de s’assurer qu’il n’y a pas une trop grande concentration des tâches sur une personne ou une équipe.

L’atout de Trello en comparaison d’autres outils similaires, c’est qu’avec un compte gratuit vous pouvez créer jusqu’à 10 tableaux pouvant correspondre à différents projets ou équipes projets. Chaque tableau peut être composé à loisir ou l’on peut s’aider des modèles présents dans la bibliothèque Trello. L’ajustement des différentes listes dans votre tableau (ce sont les colonnes) permet d’organiser les différents sujets et au sein de vos listes vous pouvez ajouter des cartes qui peuvent être des éléments de brainstorming ou des tâches que vous pouvez attribuer aux membres de l’équipe. Une fois que l’on a un peu pris en main le logiciel les choses deviennent plutôt intuitives et l’on se prend à vouloir créer sa propre structure. Pour les créatifs, Trello permet également de modifier le fond d’écran de votre tableau et d’utiliser des stickers pour encourager les avancées de chacun.

Quand Trello remplace le Bujo

Ne lui dites pas trop fort à mon Bujo (aka Bullet Journal) mais je crois bien que je lui préfère désormais mon Trello. La fonctionnalité la plus intéressante du Bullet journal en comparaison à un agenda standard est la possibilité de planifier des tâches et de prévoir à l’année les grands jalons de la vie d’un service, puis mois par mois et même semaine par semaine la to-do à accomplir.

Pour mon organisation personnelle dans le pilotage d’un service ce sont donc ces fonctionnalités que j’ai cherché à redévelopper dans mon Trello. Au début de mon tableau j’aime avoir les grands objectifs et le cap pour l’année en cours. Une manière chaque matin de m’assurer que l’énergie que je déploie se concentre sur les bonnes actions. Pour les autres colonnes après plusieurs mois d’expérimentations, j’ai choisi pour ma part la répartition suivante : aujourd’hui, cours, moyen et long terme. Si pour vous chaque mois est marqué par des temps forts vous pouvez créer douze colonnes pour visualiser dans un tableau les grandes tâches à accomplir dans l’année.

Si vous souhaitez vous inspirer de ce principe pour créer votre propre Trello vous pouvez retrouver le modèle que j’ai créé pour vous.

Piloter la gestion des tâches de son équipe

Trello est un outil de gestion de projet, il est donc particulièrement utile pour animer la vie d’un service ou d’un groupe de travail. Comme un tableau sans fin n’est pas forcement digeste,il est plus utile d’utiliser un tableau par groupe projet sachant que tous les membres d’une équipe peuvent accéder à l’ensemble des tableaux présents sur Trello. Le choix d’une thématique est plus motivant car on peut véritablement voir l’avancement du projet sur lequel on est positionné. La liste interminable des choses à faire finie par alimenter la colonne des accomplissements, ce qui est très satisfaisant.

Les cartes permettent le suivi : de l’ordre du jour des réunions, d’archiver les documents de compte-rendus, de créer des boîtes à idées, de faire des listes de tâches. Il est également possible de lier son Trello avec d’autres outils tels que Google Drive, un agenda ou la messagerie instantanée Slack pour automatiser certaines tâches ou faciliter les liens entre les différentes plateforme.

L’avantage de cet outil en ligne est qu’il est parfaitement adapté au travailleur nomade ou au télétravail, il est très intéressant pour suivre l’avancement de chacun lorsqu’il n’est pas forcement possible d’être tous en présentiel.

Pour vous aider à constituer votre premier Trello pour le suivi des projets de votre équipe vous pouvez utiliser ce modèle.

J’espère que cet article vous aura donné des idées pour explorer les potentialités de l’outil Trello et qu’il vous permettra d’avancer vers la réalisation de vos projets. N’hésitez pas à partager vos conseils sur la manière dont vous utilisez Trello ou les autres outils de gestion de projet qui vous aident au quotidien.

Travailler en mode 2.0

Les outils numériques, auparavant présentés essentiellement comme un moyen d’augmenter sa productivité et comme un risque de remettre en cause la séparation entre vie professionnelle et vie personnelle, se révèlent dans le contexte de confinement plus essentiels que jamais. Si certaines organisations de travail disposent d’outils et de suites de logiciels qui permettent de faire cette transition facilement du présentiel au distanciel, il n’en est pas de même pour toutes les structures. Dans cet article je vous partage les outils que j’ai pu mettre en place avec mes collaborateurs depuis plusieurs mois et ceux que nous utilisons de manière plus récente pour maintenir l’activité de notre structure et maintenir le lien au sein de toute l’équipe.

Whatsapp pour informer

L’outil le plus simple à mettre en place lorsque ses collaborateurs disposent d’un smartphone ou d’un ordinateur est évidement Whatsapp. Cet outil de messagerie instantanée permet de créer facilement un groupe de communication qui est un fil ininterrompu et non thématisé. De part ses caractéristiques, Whatsapp est donc plus approprié pour une information générale sur la situation actuelle, pour porter une assistance technique sur la connexion aux autres outils du télétravail et pour entretenir la vie de l’équipe. Pour que ce genre de groupe d’échange ne soit pas un lieu de propagation des fausses informations à un moment où le doute et la peur peuvent faire loi, il est important d’assurer un respect de certaines règles de publications. Ainsi Whatsapp peut servir à diffuser des photos rigolotes de ses animaux en télétravail ou les jolis paysages aperçus par la fenêtre mais pas à diffuser des rumeurs non fondées.

Slack pour communiquer

Slack est un messagerie instantanée professionnelle qui permet au quotidien de se délester d’une partie des mails qui s’accumulent dans nos boîtes de réception et ne comportent que quelques mots de réponse à une demande faite. Pour un « OK » ou « Bien pris note » ou « En cours de mise en œuvre » il n’y a pas besoin de s’envoyer un mail au quotidien. Slack permet aussi une communication plus facile dans des espaces de travail multi-sites ou lorsque l’on ne veut pas sans cesse se lever pour déranger un collègue. En mode télétravail, Slack devient l’outil de communication qui remplace les échanges verbaux. Il y a, comme sur Whatsapp, un fil de conversation général qui peut suppléer un mail groupé et permettre une information générale. En plus de cela il y a les fils thématiques qui peuvent permettre à une équipe projet d’échanger sur un point particulier, auxquels s’ajoutent les groupes de messages et messages directs. Slack ne permet pas de remplacer le contact humain, mais permet de faciliter la collaboration à distance et de pouvoir appréhender en tant que manager comment mobiliser ses équipes.

Discord pour se réunir

Si la voix de vos collègues vous manque, car oui parfois les mots ne permettent pas toujours de retranscrire une pensée qui se construit chemin faisant, il est temps de passer à un outil pour organiser des téléconférences. Beaucoup de solutions existent comme Skype, Hangout ou Jitsi Meet pour la visioconférence. Nous avons fait de notre côté le choix de Discord, bien connu des gamers et déjà adopté par plusieurs membres de mon équipe travaillant sur les manifestations vidéoludiques. Discord recoupe certaines fonctions de Slack et en propose d’autres comme la création de chaînes de discussion qui permettent de réaliser des réunions vocales ou vidéo à distance. L’outil permet également un partage d’écran facile, ce qui peut se révéler fort pratique pour porter assistance à un collègue à distance.

Trello pour s’organiser

Trello, que ne peux-tu pas faire ? Cet outil est véritablement génial. Je m’en sers depuis quelque temps comme une sorte de Bulletjournal digital et voilà qu’il est redevenu mon meilleur ami pour la programmation des tâches. Si en amont de la mise en place du télétravail, un plan de charge pour chaque collaborateur a été élaboré, la situation évolue et les choses sont amenées à être réactualisées avec de nouvelles idées qui germent ! Trello, dans le cadre du télétravail, permet de faire une liste des tâches par thématiques, d’y notifier les personnes en charge du pilotage, de se fixer des priorités ou des dates limites et surtout chacun peut alimenter ce tableau de bord. C’est évolutif, esthétique, grâce à ses jolis fonds d’écrans et même ludiques avec des petits stickers pour se féliciter de la réussite d’un projet.

Un drive pour échanger

J’ai la chance d’être dans un établissement qui dispose de son propre NAS et qui a donc son propre drive, permettant le stockage et la collaboration sur des documents. Nous avons donc accès à distance à nos dossiers sur lesquels nous avions l’habitude de collaborer. Dans le cadre de la mise en place d’un télétravail généralisé, le drive est un allié essentiel pour partager des documents, collaborer à des rédactions, faire des modifications. Si vous n’avez pas de système de partage de document en ligne, Google Drive avec une adresse mail commune, peut se révéler une option simple et efficace pour une courte durée du fait de la limitation de stockage de l’option gratuite (15 Go à ce jour). L’option de Microsoft One Drive peut également être intéressante si votre équipe est habituée à la suite Office.

Un calendrier partagé

Prévoir de futures manifestations, fixer des temps d’échange ou encore des rendez-vous avec des partenaires, autant d’informations qu’il est important de pouvoir partager avec l’ensemble d’une équipe d’autant plus lorsque l’on travail à distance. Les suites de messagerie professionnelles proposent des Calendrier groupés qui peuvent permettre à une équipe entière de collaborer. Des solutions en ligne existent également et l’option de Google Agenda permet de visualiser plusieurs calendrier dans un même outil (mea culpa pour ne proposer que des solutions non-libres mais par temps de crise je suis pragmatique).

Calm pour respirer

Le télétravail peut permettre d’adopter de nouvelles habitudes et pour traverser cette tempête qui nous arrive, je vous propose de tester la méditation. En lieu et place de la pause café ou de la pause clope, pourquoi ne pas essayer un exercice de respiration ou une courte session de méditation ? Avec Calm vous serez accompagné dans votre séance avec beaucoup de douceur et l’application propose même des exercices de yoga ou de gym douce, un petit complément qui peut permettre de mieux vivre le confinement.

J’espère que cet article vous donnera des pistes d’outils à mettre en place pour accompagner le travail de vos équipes en ces moments si particuliers. Si vous connaissez d’autres outils qui pourraient être utiles, n’hésite pas à les partager !

Piloter une politique culturelle à vents contraires

En matière de politique culturelle il y a la théorie, ce pays parfait où l’on souhaiterait tous habiter, et la pratique.

Penser et conduire une politique culturelle c’est faire un diagnostic de l’existant, définir des objectifs stratégiques en lien avec les enjeux identifiés, penser une déclinaison en objectifs opérationnels puis en actions et enfin prévoir un dispositif d’évaluation.

En tant que managers culturels, nous maîtrisons à peu près les enjeux de la conduite de  politiques culturelles. Mais cette connaissance n’est pas forcément diffusée largement dans nos structures, aussi la mise en place de tels projets peut vite apparaître comme secondaire. Dans ces circonstances, la construction, puis le pilotage d’une politique culturelle doit s’adapter aux contraintes de moyens, sans pour autant renoncer à son ambition.

Je ne vais pas ici me lancer dans de grandes leçons sur tout ce qu’il vous faudrait faire. Je vais plutôt vous proposer quelques pistes de réflexion pour, quand noyés dans le quotidien, vous souhaitez malgré tout prendre un peu de hauteur sur la conduite de vos actions.

1 / S’appuyer sur d’autres acteurs pour réaliser un diagnostic

Le temps du diagnostic est essentiel pour connaître son public, ses problématiques, les acteurs du territoire, les leviers d’action… Le diagnostic permet de comprendre le passé en établissant un état des faits – les forces, les faiblesses et les opportunités d’un territoire – , de nouer un dialogue entre les acteurs et de définir des propositions d’actions.

La réalisation d’un diagnostic implique une collecte de données quantitatives et qualitatives, c’est donc une étape complexe à mener lorsque l’on arrive sur de nouvelles fonctions ou que l’on manque de moyens. Réaliser cette analyse du territoire pour en comprendre les forces et les faiblesses est chronophage en temps et en ressources humaines.

Comme il n’est pas toujours possible de recourir à une aide extérieure pour le conduire je vous propose de vous nourrir d’autres sources pour établir votre cartographie de données quantitatives :

Une fois ces données collectées reste la partie qualitative de votre diagnostic à réaliser. Une solution a minima consiste à réaliser une enquête en ligne et/ou un focus group avec un panel représentatif d’usagers et partenaires. L’élaboration d’une trame d’enquête et la méthodologie pour animer un groupe de réflexion avec des usagers peut demander un travail dans la durée. Il est alors intéressant de voir les possibilités de collaboration avec les départements de sciences humaines d’universités pour impliquer des étudiants et chercheurs dans la démarche. S’il n’est pas possible de réaliser l’approche qualitative à ce stade, il sera toujours possible de l’éprouver au niveau de la formulation de vos objectifs stratégiques.

Pour en savoir plus sur la méthodologie de travail du diagnostic de territoire, je vous conseille le site Diagnostic-Territoire qui propose des ressources pédagogiques libres pour vous accompagner dans votre démarche.

2/ Mobiliser le terrain et éprouver ses objectifs stratégiques

Même si à ce stade vous avez une vision relativement claire des grands objectifs que vous souhaitez porter, il est important en amont de la formalisation de la politique culturelle de mobiliser autour de soi les acteurs qui seront des leviers du changement.

Faute de pouvoir s’engager dans une grande démarche participative, il est possible de travailler en amont les objectifs stratégiques et de réunir un groupe de travail réunissant l’ensemble des parties prenantes pour éprouver vos propositions. Veillez à réunir dans ces groupes des personnes représentatives des différentes parties prenantes (tutelles, agents, partenaires socio-éducatifs, usagers etc…). À l’issue de cette réunion il faut que les objectifs qui auront été définis répondent aux critères SMART (spécifique, mesurable, acceptable, réaliste, temporellement défini), soient écrits au présent et ne soient pas le reflets de préjugés mais bien issus du diagnostic partagé par les acteurs.

En associant les futurs partenaires sur l’élaboration des objectifs, ont s’assure qu’ils seront bien mobilisés pour monter les actions. Le travail collaboratif sur la définition des objectifs doit également permettre un travail plus pertinent et parfois même plus rapide.

3/ Contribuer au développement d’une culture projet partagée

Piloter une politique culturelle à vents contraires, c’est aussi faire en sorte de diffuser un maximum la culture projet au sein des équipes afin qu’une fois impulsé le projet puisse être pérennisé. La culture projet n’est pas toujours une évidence parmi les équipes, elle bouleverse parfois les manières traditionnelles de travailler car elle conduit à mettre autour de la table des acteurs différents souvent en dehors des organisations hiérarchiques.


Faire accepter la culture projet nécessite de déconstruire ces a priori et de faire percevoir que le mode projet permet de mener à bien les actions en ayant également un suivi. Pour se faire avoir une approche ludique et visuelle peut faciliter la compréhension et l’appropriation. Quelques outils vous seront nécessaire pour pouvoir assurer la mise en œuvre et le suivi de votre politique culturelle : un tableau de suivi des axes, des fiches projet pour les grandes actions, des fiches actions pour permettre à chacun de connaître les animations mises en place. Vous trouverez en ressources complémentaires à cet article un exemple de fiche projet à mettre en place. Une appropriation de ses outils par les équipes est nécessaire pour vous permettre de limiter votre intervention à chaque étape d’un projet dans un contexte où votre temps est compté.

La réalisation d’un tableau de suivi doit vous permettre de réaliser un bilan des actions menées par le biais d’indicateurs et de réaliser un bilan annuel de l’avancement du projet culturel qui servira d’outil de suivi pour vos tutelles. Comment matériellement réaliser ce suivi dans une situation contrainte ?

4/ Formaliser un retour du terrain

Pour s’assurer du bien fondé du déroulement d’une action et de son intégration dans le cadre d’une politique culturelle, il est important de pouvoir l’évaluer. Si le sujet de l’évaluation appel ici un article en lui-même, j’en profite tout de même pour vous glisser une vidéo permettant d’aborder les grandes étapes de la mise en place d’une stratégie d’évaluation incluant des données qualitatives.

Quelques pistes de travail pour mettre en place une stratégie d’évaluation.

L’évaluation est une manière d’éprouver la validité des axes de politique culturelle fixés au début de la démarche. Cela permet également au besoin de faire des réajustements et de faire évoluer le projet culturel dans le temps. En effet toute stratégie de politique culturelle devrait avoir un horizon temporel défini à l’issu duquel il importe d’établir si les objectifs stratégiques fixés sont atteints, à maintenir ou à revoir.

Les clefs de la conduite d’une politique culturelle dans un contexte contraint est donc un exercice empreint de pragmatisme. Partir de données existantes, s’appuyer sur les acteurs du territoires, diffuser une culture projet et d’évaluation autant d’étapes clefs qui vous permettront de porter une politique culturelle que chacune des parties prenantes puisse s’approprier.

Une intention managériale pour 2019

Aussi cliché que cela puisse paraître, j’aime beaucoup le principe des résolutions, enfin appelons les plutôt des intentions. La différence ? L’intention est une chose plus positive qu’une résolution qui sous-entend souvent que l’on est pas assez bien et que l’on doit s’imposer un programme drastique pour changer.

Pour fixer une intention, il faut déterminer pourquoi vous souhaitez mettre en place une nouvelle habitude ou une nouvelle manière d’agir. Une fois que vous avez trouvé le sens de votre intention, il faut qu’elle s’exprime en une affirmation. Plutôt que de dire « je veux être plus à l’écoute cette année », il convient de dire « je suis à l’écoute ». Les amateurs de yoga connaissent bien l’idée de l’intention ou sankalpa en Sanskrit, qui guide la pratique des différentes poses. Une fois que vous avez défini votre intention vous pouvez alors travailler à une déclinaison en actions plus précises à mettre en œuvre tout au long de l’année à venir.

Les intentions concernent votre vie de manière globale et ne sont donc pas réservées au champ personnel. Aussi pour 2019 pourquoi ne pas penser à une intention qui vous guidera en tant que manager culturel ! Pour nourrir votre réflexion voici quelques idées d’intentions pour vous inspirer.

Je continue à me former et j’apprends chaque jour.

Dans le flot du quotidien, faisant face aux différentes contraintes, il est facile de faire descendre la formation tout en bas de sa liste de priorités. Pourtant se former c’est investir du temps pour son propre développement – personnel et professionnel –  ce qui permet de devenir un meilleur manager et collaborateur. En somme on est loin de perdre son temps. Continuer à se former est un état d’esprit et ne nécessite pas forcément d’investir des milliers d’euros dans des certifications et autre MBA. Continuer à apprendre est aussi une position d’humilité au sein de son équipe car elle montre que nous sommes tous dans un processus d’amélioration et d’élargissement de notre panel de compétences. Si vous n’avez pas la possibilité de partir en formation, je suis sûre qu’il vous est possible d’apprendre de vos collègues ou de rentrer en contact avec des professionnels au sein d’autres services ou établissements que le vôtre. Une bonne occasion pour échanger avec eux sur leurs pratiques et les compétences que vous souhaiteriez développer. S’ajoute à ces rencontres en personne la possibilité de se nourrir de lectures, de veille professionnelle et des différentes formations accessible via des MOOC.

Je suis entourée d’une communauté professionnelle qui me nourrit.

La solitude du manager est loin d’être un mythe, entre sa hiérarchie et son équipe, il lui est parfois difficile de faire part de ses difficultés et de trouver un maïeuticien pour l’aider à accoucher des bonnes solutions. Il est possible de se sentir isolé mais ce n’est pas une fatalité ! Rapprochez vous des paires qui exercent le même type de fonctions que vous qu’ils soient en proximité ou même géographiquement plus éloignés. Comment faire ? Les associations professionnelles sont là pour vous aider. Il y a aussi les communautés professionnelles en ligne, allez-donc faire un tour sur Facebook, Linkedin, Meetup ou encore Shapr pour rentrer en contact avec des personnes avec qui vous partagez les mêmes enjeux. Une autre possibilité est de se rendre à des événements organisés autour des sujets auxquels vous êtes sensibles, pour sûre vous y rencontrerez des personnes intéressantes.

Je vois le positif et capitalise dessus.

Parce que l’on vise une amélioration constante de notre manière de faire, des actions menées, des politiques conduites, en tant que manager on a tendance à se concentrer sur le négatif, sur ce qu’il convient d’améliorer, de changer. Cet état d’esprit est certes positif car il permet une remise en question permanente, néanmoins pour s’améliorer il faut aussi savoir capitaliser sur ses acquis, sur ce que l’on sait bien faire, sur ce que l’on a accompli. Il appartient donc au manager de savoir féliciter les réussites et célébrer les succès. Pour rendre les choses plus tangibles et notamment dans le cadre d’une conduite de changement, il est aussi possible de matérialiser ces victoires par « un mur des succès » sous la forme d’un panneau d’affichage sur lequel on vient coller un post-it ou punaiser un texte ou une photo qui symbolise le progrès accompli. C’est un peu comme l’exercice de développement personnel qui consiste à inscrire trois choses pour lesquelles on est reconnaissant chaque jour mais à l’échelle d’une équipe. Les plus créatifs pourront également en profiter pour exprimer leurs talents graphiques.

Je suis résolu sur mes priorités.

Difficile de garder le cap sur les projets de fond que l’on souhaite mener lorsque la gestion des affaires courantes semble prendre tout notre temps. Pourtant savoir où l’on veut aller en tant que manager est essentiel. Alors pour 2019, je vous propose deux nouvelles habitudes qui pourraient faciliter votre quotidien et vous permettre de maintenir votre intention :

  • A chaque fin de journée notez les trois tâches prioritaires que vous souhaitez accomplir le lendemain. Soyez réaliste et précis dans la définition de ces tâches. Si vous souhaitez venir à bout d’un gros dossier, découpez le en plusieurs petites actions. Cette technique vous permet de faire des priorités et en plus vous aurez satisfaction d’avoir pu rayer les trois points que vous vous étiez fixé.
  • Pour les six prochains mois, fixez-vous un objectif que vous souhaitez vraiment réaliser. Faites le point chaque mois pour évaluer si vous avez mis en place les actions nécessaires à sa mise en œuvre. Vous manquez d’inspiration ? Pourquoi ne pas chercher à améliorer la communication interne ou les processus au sein de votre structure, je vous invite à lire les articles en lien avec ses thématiques pour vous donner des idées d’actions pratiques à mettre en place.

Le concept des intentions managériales vous inspire ? N’hésitez pas à partager cet article et à me dire en commentaire quelle est l’intention guidera votre année 2019 !